Le PHS a un avenir très fort en Asie. C’est une technologie qui ne coûte presque rien à déployer”. Ce discours semble hors du temps. Il a pourtant été tenu, à Hong Kong, par l’américain ArrayComm, qui espère encore convertir le marché asiatique à cette technologie qui a fait long feu dans les pays occidentaux. Le PHS (Personal handyphone system) est un système de téléphonie sans fil pas vraiment mobile, à l’image de son concurrent, le Dect.
ArrayComm s’accroche
Le PHS risque donc bien de rejoindre le cercle des technologies disparues, où il sera en bonne place aux côtés, notamment, du BiBop. On se souvient, effectivement, de l’engouement éphémère qu’avait suscité, en France, le Bi-Bop, de France Télécom, à l’heure où le GSM ne faisait que montrer le bout de son nez.En Italie, Telecom Italia avait, quant à lui, ” essuyé les plâtres ” du Dect en commençant le déploiement de son service Fido, réseau local sans fil permettant de sortir de son domicile avec son téléphone et de se promener dans un périmètre de quelques centaines de mètres autour. Là encore, la catastrophe ne s’est pas fait attendre et, avec à peine soixante-dix mille abonnés, l’opérateur italien avait été obligé d’abandonner son projet.”Ces exemples n’ont rien à voir avec ce qui se passe en Asie“, insiste Michael Callahan, vice-président d’ArrayComm. Et d’expliquer que le PHS ne peut se développer que dans des pays où l’infrastructure fixe est en mauvais état, voire inexistante. Pour lui, le coût de déploiement d’un réseau de téléphonie mobile à la norme W-CDMA est d’environ 600 $ par abonné (infrastructure et terminal compris), alors que le coût de déploiement d’un réseau PHS tombe à 100 $.” De plus, les tarifs à la minute des réseaux mobiles sont tout à fait prohibitifs et ne peuvent convenir au marché asiatique “, insiste Michael Callahan. Sa firme croit donc dur comme fer au succès prochain du PHS et signale, au passage, que ce marché compte quelque 4,5 millions d’abonnés dans la région… contre 280 millions d’utilisateurs de GSM ! Pour prouver son engagement dans cette voie, la société américaine n’hésite d’ailleurs pas à dédier 10 % de son investissement en recherche-développement dans le PHS.
Aucun avenir selon l’UIT
Reste que l’Asie vient de montrer haut et fort qu’elle avait choisi la voie du mobile. Et le mot de la fin peut être attribué à Michael Minges et à Tim Kelly, de l’UIT : “Il y a bien eu quelques tentatives pour importer le PHS en Asie, spécialement en Thaïlande et au Japon. Mais, il est clair que cette technologie est sans avenir dans la région Asie-Pacifique surtout lorsqu’on constate l’engouement pour les hauts débits dans le mobile.”D’ailleurs, les sourires moqueurs qui éclairent les visages des opérateurs asiatiques quand on leur parle de PHS valent bien toutes les analyses du monde.
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