MPLS (Multi Protocol Layer Switching) est une réponse aux besoins de qualité de service sur les réseaux IP multiservices.
Les réseaux modernes se veulent multiservices, c’est-à-dire capables d’acheminer tout type de trafic. Intérêt pour l’opérateur : il n’a plus qu’une seule infrastructure, et non plus une diversité de réseaux à maintenir et à exploiter.En revanche, se pose un épineux problème de qualité de service. Comment faire cohabiter tous ces trafics de natures différentes – temps réel pour la voix ou la vidéo, par exemple – et d’importance variable – applications financières stratégiques ou simples transferts de fichiers -, et adapter le réseau à chacune d’elles.L’ATM (asynchronous transfer mode) a constitué une première réponse, très centrée sur la qualité de service, mais elle n’a pas tenu ses promesses. Technologie d’opérateur, elle n’a jamais atteint le poste de travail. De son côté, IP s’est imposé comme le protocole fédérateur des applications informatiques. Toutefois, il n’a jamais été conçu pour transporter la voix ou offrir une quelconque qualité de service.C’est pourquoi l’IETF (Internet Engineering Task Force), l’organe de normalisation du monde IP, travaille d’arrache-pied pour doter ce protocole de mécanismes de qualité de service tout en préservant sa simplicité, qui fait sa force et qui a manqué à l’ATM.L’une des solutions se nomme MPLS (Multi Protocol Layer Switching), inspirée du Tag Switching de Cisco, mais à l’élaboration de laquelle ont aussi participé IBM (Harris), Toshiba (Cell Routing), Ipsilon (IP Switching) – racheté par Nokia – et quelques autres.Ironie du sort, MPLS consiste en quelque sorte à faire fonctionner IP comme ATM, en créant l’équivalent des circuits virtuels d’ATM, les LSP (Label Switched Path). Dès lors, l’opération revient à accoler une étiquette (label) à chaque paquet IP en fonction de sa nature – type de trafic, importance, etc. – et à le diriger vers le LSP dévolu à cette catégorie.Le paquet IP est ” neutralisé ” pendant le trajet dans le réseau MPLS et se retrouve ” libéré ” dès la sortie du réseau.