En fin de semaine dernière, les principaux journaux et magazines brésiliens, par la voix de l’Association nationale des Journaux (ANJ), ont déclaré qu’il allait demander à Google de ne plus référencer leurs contenus dans Google News, apprenait-on sur le site de la BBC. Pour les 154 journaux, Google, qui refuse de payer, capte du trafic et le détourne vers son site. « Rester avec Google News ne nous aidait pas à faire grandir notre public numérique, au contraire », déclarait Carlos Fernando Lindenberg Neto, président de l’association, comme nous le rapportions hier, 23 octobre 2012.
Expérience sur deux ans
« En fournissant les premières lignes de nos articles aux utilisateurs du Web, ce service réduit les chances qu’ils aillent lire l’article au complet sur nos sites Web », continuait-il dans un interview au Knight Center for Journalism in the Americas.
L’ANJ a mené une expérience depuis décembre 2010 avec Google News, autorisant l’utilisation des premières lignes des articles. Mais visiblement cette expérimentation n’a pas porté les fruits attendus.
Au Brésil, comme en France, Google avait précédemment indiqué que son service augmentait le nombre de visiteurs sur ces sites Web d’informations. Marcel Leonardi, un des directeurs de Google Brésil, déclarait ainsi : « Google News conduit des milliards de clics vers les sites d’informations à travers le monde » et précisait que la demande de l’ANJ d’être rémunérée pour ce trafic revenait à taxer un chauffeur de taxi pour qu’il emmène manger des touristes dans un restaurant particulier. »
Un point de bascule économique
En France, confronté à la désormais fameuse taxe Google, le géant des moteurs des recherches a plus simplement menacé de déréférencer les sites d’actualité. La volonté récurrente de faire payer à Google le trafic généré par les sites d’actu témoigne autant du problème de la presse à trouver de nouveaux modèles économiques en ligne que d’une constatation, les acteurs dits Over The Top (OTT), comme Google, Facebook et consorts, génèrent des sommes colossales grâce au trafic qu’ils redirigent et centralisent grâce aux contenus créés par d’autres.
Nombreuses sont désormais les sociétés, de presse ou de téléphonie, ou mêmes les administrations et institutions qui considèrent que cette manne devrait être répartie plus équitablement.
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