Aujourd’hui 7 % à 8 % des élèves scolarisés en France connaissent des troubles plus ou moins graves dûs à la dyslexie (incapacité de lire, de reconnaître ou de reproduire correctement le langage écrit). Un projet de loi est à
l’étude, grâce auquel la dyslexie pourra enfin être reconnue par les pouvoirs publics comme un handicap majeur.Malgré tout, les établissements scolaires qui prennent en charge ce handicap ne sont pas légion. Le collège Saint-Joseph à Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme) est de ceux-là. Depuis vingt ans, cet établissement aide les enfants
dyslexiques en difficulté à réintégrer un cycle scolaire normal.Depuis la rentrée 2004, le collège Saint-Joseph est le théâtre d’une nouvelle expérimentation. Elle concerne au total vingt-deux élèves de deux classes de sixième ‘ orientation
dyslexie ‘. ‘ En juin 2004, nous avons rencontré Gilles Vessière (fondateur de la société LT&I), qui a développé le logiciel EditDys, un assistant de remédiation, qui se présente sous la forme d’une
barre d’outils, spécialement conçu pour les personnes dyslexiques. Il cherchait depuis longtemps un lieu d’expérimentation. Associés à ScanSoft, [l’un des premiers éditeurs mondiaux de logiciels de reconnaissance et de synthèse vocales,
NDLR], nous avons décidé de lancer le projet dès la rentrée 2004 ‘, explique Arnaud Patural, directeur du collège Saint-Joseph.
Allier outil informatique et pédagogie
‘ Nous travaillons avec des enfants qui n’ont, en dehors de la dyslexie, aucun autre trouble associé (handicap intellectuel ou comportemental). Ces enfants ?” qui peuvent avoir par ailleurs des capacités
d’abstraction mathématique ou d’imagination exceptionnelles ?” n’arrivent pas le plus souvent à donner du sens à un mot, ou encore à comprendre un énoncé de problème. ‘L’objectif de l’expérimentation en cours est de leur redonner confiance en eux, afin qu’ils puissent réintégrer une classe de cinquième normale, après une classe de sixième dont l’enseignement est étiré sur deux ans.Avec la dictée vocale, les élèves peuvent prendre des notes et rédiger leurs devoirs sans être pénalisés par les problèmes orthographiques. Les enseignants, formés à la problématique de la dyslexie, travaillent avec ces enfants sur la
mémorisation des termes, pour qu’ils puissent par la suite surmonter ces difficultés et gagner en autonomie.Dans ce contexte, l’outil informatique ?” à savoir le lecteur/correcteur EditDys et Dragon Naturally Speaking 8, le programme développé par ScanSoft ?” n’est pas vu comme un remède miracle, mais plutôt comme un
complément.‘ Il faut intégrer l’informatique dans une pédagogie ‘, ponctue Arnaud Patural. Malgré tout, l’apport de la technologie, même associé à une relation spécifique entre l’élève et son
professeur, semble essentiel dans les progrès réalisés.‘ En entendant leur propre parole, leur propre voix, les enfants reprennent confiance en eux, et arrivent même à s’auto-corriger ‘, note Arnaud Patural.Partant du principe que ‘ la dyslexie ne se guérit pas ‘, le responsable pédagogique espère que le dispositif mis en place au collège Saint-Joseph pourra continuer à accompagner les enfants
bien au-delà de leur passage en sixième.‘ Pourquoi ne pas imaginer, par exemple, que des élèves puissent passer des examens avec des solutions dassistance spécifiques ? ‘, envisage le directeur du collège Saint-Joseph.Mais ici encore se pose la question du financement, pour lequel parents, enfants et enseignants interpellent depuis longtemps déjà les pouvoirs publics. Sans réponses significatives pour le moment.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.