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La suite au prochain épisode

Des nombres et des algorithmes : rien de plus rationnel en apparence que l’informatique. Et pourtant, comme les autres, le secteur n’aime rien autant que les histoires passionnées, pleines d’émotion et de rebondissements.

Soucieux de ne pas laisser le monopole de l’espace médiatique à leurs concurrents, les fournisseurs du monde des technologies de l’information bombardent la presse et la communauté financière de communiqués en tout genre.Parmi eux, ceux qui retiennent le plus l’attention des uns et des autres sont presque toujours ceux qui annoncent des rachats ou des partenariats. Le monde de l’informatique n’est pas différent du lectorat de la presse ” people ” : les histoires de couples sont toujours celles auxquelles on s’intéresse en premier. Souvent, ces unions se passent bien : on les annonce, on en parle et puis on les oublie peu à peu. Tout juste servent-elles de jalons dans l’histoire des entreprises.Mais parfois, elles ne suivent pas un cours tranquille, et c’est alors qu’elles deviennent véritablement savoureuses. Très vite, ces histoires conflictuelles se transforment en véritables feuilletons qui tiennent la communauté en haleine.Le rachat de Compaq par HP intéresse certes les entreprises et les investisseurs d’un point de vue financier et industriel, mais tout de même, quelle aventure ! Une belle ” pédégère ” qui veut sauver sa tête, deux vieilles familles qui sortent de l’ombre et tapent du poing sur la table, quelle intensité dramatique.Et que dire de la fin de la collaboration entre SAP et Commerce One ? Terrible film d’horreur, où SAP tiendrait le rôle de la veuve noire qui a séduit sa proie pour mieux en aspirer la vie et rejeter un cadavre exsangue.Bien entendu, dans les deux cas, ces perceptions très affectives rendent faussement compte des réalités bien plus complexes et pragmatiques de ces relations. On peut ainsi, parfois, commettre de graves contresens, ce qui prouve bien qu’il est autrement plus difficile de gérer la visibilité d’un couple que celle d’une seule entité.Et que dire alors d’un ménage à trois ! L’un des feuilletons qui aura le plus fait couler d’encre ces derniers mois fut celui de l’alliance nouée, courant 2000, entre IBM, i2 et Ariba. Du jour où le pacte fut rendu public, ce ne furent que piques, rumeurs, démentis et petites intrigues entre les trois amis.L’un des personnages périphériques de ce feuilleton à multiples rebondissements fut l’éditeur Agile Software. Ariba en annonça le rachat avant de finalement se rétracter, conjoncture oblige. Philosophe, l’un des dirigeants d’Agile voyait au moins un avantage à ce rapprochement avorté : “C’est de loin la meilleure campagne de promotion que nous ayons eue !”Preuve que, dans l’informatique comme ailleurs, les petites histoires font toujours recette, et qu’il peut être habile d’ajouter une pincée de drame à sa communication.

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Jean-Baptiste Dupin