La structuration d'un catalogue en ligne

Avant de publier un catalogue, il faut structurer son contenu. L’UN/SPC (Universal Standard Products and Services Classification) est le plus connu des standards de classification. A la fois complet dans son organisation et simple dans son approche, il est la synthèse des systèmes de codage définis par les Nations unies et Dun & Bradstreet. Sa taxinomie répertorie les produits directs et indirects, ainsi que les services selon cinq niveaux hiérarchiques, représentés par un code à deux chiffres. Mais l’UN/ SPC reste trop générique ; il ne définit pas les attributs des produits, jugés pourtant indispensables pour les différencier. Des initiatives de classification émergent, à l’instar de RosettaNet – promu par l’industrie des composants électroniques – ou des standards européens Ucec (Universal Content Extended Classification) et eCl@ss. Tous étant dans le domaine public. Par contraste, bon nombre d’éditeurs et de prestataires continuent de promouvoir leurs schémas de classification propriétaire.

Les fournisseurs confrontés à plusieurs options

1 – Structurer son catalogue en interne

Si le fournisseur dispose d’un catalogue papier, la saisie des spécifications des produits s’effectue manuellement. En général, ces données sont dispersées au sein de fichiers sous différents formats – bases de données de progiciels, fichiers Ascii, Excel ou HTML, etc. Il faut nettoyer et agréger ces données dans une base unique. Le fournisseur définit ensuite – avec un logiciel dédié – la classification et les attributs de son catalogue de produits.

2 – Faire appel à une ” content factory “

La maîtrise d’ouvrage du catalogue électronique est confiée à une ” content factory “, qui offre une grande rapidité de traitement – jusqu’à dix mille lignes de produits quotidiennement. Ces prestataires possèdent et maîtrisent des outils de structuration de données. Ils exploitent des bases de données de plusieurs millions de références de lignes de produits. La plupart des ” content factories ” ne s’adressent encore qu’à des fournisseurs de biens hors production. Elles assurent également des prestations de conseil.

3 – Acheter son contenu en ligne

Le fournisseur achète le contenu de son catalogue auprès d’un prestataire spécialisé. Ces revendeurs exploitent déjà une base de produits structurée. Ces solutions ciblent, là encore, pour l’instant, les fournisseurs de biens hors production. Lesquels peuvent aussi louer en ligne un moteur de contenu, déjà interfacé avec une base de données produits. Il ne reste alors qu’à configurer le moteur et à le placer en frontal sur son site.

4 – Hébergement et publication

L’hébergement du catalogue est, en principe, externalisé sur la place de marché de l’acheteur. Celle-ci assure la publication et la traduction du contenu aux différents formats XML (cXML, xCbl, etc. ). L’ensemble est intégré à un moteur de contenu et peut être diffusé vers des sites acheteurs selon le procédé d’affiliation ” content syndication “. Un outil d’administration s’impose pour mettre à jour les prix et modifier les paramètres de produits.

DEMAIN: l’Europe doit combler son retard

Le marché de la structuration de catalogues de produits est encore très jeune. Selon une étude de Goldman Sachs, à peine 2 % des fournisseurs auraient actuellement basculé leur catalogue sur une place de marché. Ce secteur, qui a généré environ 300 millions de dollars de chiffre d’affaires l’année dernière, devrait atteindre plus de 4,5 milliards de dollars en 2005. Les entreprises européennes tardent cependant à prendre conscience de ces enjeux. A elles, donc, de se mobiliser pour infléchir cette tendance. C’est déjà le cas, par exemple, pour les grands comptes allemands, qui ont mis au point le standard eCl@ss. Celui-ci classifie à la fois les produits directs et indirects. Il est complémentaire de l’UN/SPC et libre de droits.

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Samuel Cadogan