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La stratégie des voleurs de poules

Le marché des télécoms ouvert à la concurrence, et c’est un terrain de jeu tout nouveau qui s’offre aux commerciaux. Qui ne savent peut-être pas encore…

Le marché des télécoms ouvert à la concurrence, et c’est un terrain de jeu tout nouveau qui s’offre aux commerciaux. Qui ne savent peut-être pas encore bien freiner leurs ardeurs. En témoigne cette histoire vraie.Le 23 novembre dernier, M. Jean, abonné aux services de France Télécom (téléphones fixe et portable, accès internet), recevait un courrier de X, opérateur concurrent. “Cher monsieur, nous venons de recevoir votre bulletin de souscription et sommes heureux de vous souhaiter la bienvenue. En souscrivant à notre offre, vous bénéficiez automatiquement du service de présélection. Ce service vous permet de passer systématiquement par [notre] réseau […]. Nous vous informerons par courrier de la mise en ?”uvre de la présélection et vous demandons, en attendant, de composer le X à la place du 0.”Avec, en note : “Conformément à votre demande, nous effectuerons en votre nom et pour votre compte les formalités nécessaires auprès de l’opérateur public afin que celui-ci procède à une modification de votre contrat.” Et, en en-tête, un code client. Problème : M. Jean n’a jamais eu affaire à X, et encore moins signé quoi que ce soit ! Chez l’opérateur X, on est un tantinet gêné. On propose à M. Jean de résilier son contrat. “Attendez, objecte celui-ci, expliquez-moi d’abord d’où sort ce code client et envoyez-moi le contrat que j’ai forcément signé avec vous.” Réponse : “On ne l’a pas, il est aux archives.” Et alors ? “Eh bien… les archives sont gérées par un prestataire extérieur, et ça nous coûte 500 francs par consultation.” Mais X annule finalement le contrat mystère. France Télécom en dit un peu plus : non, ce n’est pas la première réclamation de ce genre ; et, oui, il doit s’agir d’accords entre commerciaux, quelque part; où ça ? on ne sait pas. Après avoir bien fait comprendre à l’opérateur qu’il était hors de question de toucher à son contrat, M. Jean raccroche avec le sentiment désagréable d’avoir eu affaire à des voleurs de poules. L’affaire sarrête là. Mais si un jour vous vous retrouvez cerné par un commando en armes, pas de panique : ce seront juste des commerciaux venus vous demander de signer leurs contrats.

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Arnaud Devillard