Le respect des coûts et des délais des développements logiciels est-il compatible avec la qualité applicative ? L’expérience de la délégation au système d’information voyageurs (DSIV) de la SNCF montre que
c’est possible. Elle est même si prometteuse que cette branche souhaite contractualiser ses exigences en matière de qualité applicative.Avant d’en arriver là, l’équipe d’Yvon Borri a d’abord dû faire ses classes en interne. Le chef du département développements et architecture de la DSIV, a sensibilisé ses équipes de développement sur
l’enjeu de la qualité du code qu’elles produisent.‘ Un code de bonne qualité est plus simple à maintenir, à faire évoluer, à corriger et à réutiliser : les délais et les budgets seront moindres ‘, argumente-t-il. Pour preuve,
l’investissement supérieur à 1,2 million d’euros nécessaire à cette démarche, dont les coûts internes et le prix d’acquisition des logiciels de Compuware et de McCabe, a été rentabilisé dès la première itération.
Une démarche pragmatique
Un succès qui repose, notamment, sur la perception positive des développeurs internes, estime-t-on à la direction des systèmes d’information. La raison ? ‘ Nous avons expliqué à nos équipes que notre
démarche a pour objectif d’apporter une solution de pilotage, et non de “flicage” ‘, estime Yvon Borri.Pour y parvenir, la DSIV a mis en place un portail que les développeurs utilisent pour autoévaluer la qualité de leur production. On y trouve ni plus ni moins que des indicateurs relevant du bon sens en matière de développement :
la qualité du code en soi, la gestion de la traçabilité ?” à savoir le suivi des anomalies et des corrections ?”, ou encore les conditions dans lesquelles le code est livré ?” c’est-à-dire, notamment, le respect
des bonnes pratiques en matière de gestion des versions de logiciels.Cette démarche très pragmatique repose sur des indicateurs objectifs. Résultat : ‘ Bien accepté en interne, le portail de qualité de code est aussi employé par la plupart des sous-traitants à des fins de
sensibilisation. Nous sommes même en train d’intégrer l’amélioration de la qualité du code dans les critères de progrès des contrats de service ‘, ajoute Yvon Borri.Reste à savoir jusqu’où peut aller une telle démarche : peut-elle servir à mettre en place un système de pénalités portant sur le respect des délais et de la qualité des applications fournies ? L’objectif ne sera
pas aisé à atteindre : même si la DSIV peut être sereine quant à l’objectivité des métriques mises à l’épreuve, il faudra convaincre les SSII de l’intérêt et de la faisabilité d’une telle démarche. Pour autant, on
peut se demander dans quelle mesure les sous-traitants sont prêts à facturer à un prix identique des applications livrées à un niveau de qualité garanti dans les détails.
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