Cartes, réseaux, concentrateurs (hubs), Ethernet partagé : au début de l’ère moderne des réseaux ouverts, les architectures étaient relativement simples et les fonctions assez limitées ; il s’agissait d’apporter de la bande passante, de la connectivité.Et puis, chacun a rajouté des fonctions à ses équipements, tâchant de mordre dans la part de gâteau du voisin. Ces derniers temps, les équipements font à peu près tout. Les constructeurs de commutateurs ajoutent des fonctions de sécurité, de réseaux privés virtuels, de pare-feu, et même d’équilibreurs de charge.Les spécialistes des équilibreurs de charge se disent qu’il ne serait pas mal que leurs produits fassent aussi du filtrage, assurant la fonction de sécurité (de cryptage notamment), ou encore la gestion de bande passante. Ceux qui se sont taillé une belle notoriété dans les pare-feu s’affichent désormais comme des spécialistes des réseaux privés virtuels. Bref, les équipements réseaux deviennent de plus en plus complexes et leur configuration réclame des compétences que toutes les entreprises ne peuvent s’offrir.Puis, ces constructeurs se sont mis à la place du pauvre utilisateur (il était temps), pour enfin comprendre son calvaire. D’où l’apparition de ces boîtiers spécialisés, prêts à l’emploi (appliance) avec une nombre limité de fonctions et très faciles à mettre en ?”uvre : on les branche sur la prise électrique, sur le réseau, et c’est tout, affirment-ils. A la mise en route, quelques lampes clignotent et le système se débrouille tout seul.Apparemment, cela semble simple. Pourtant, quelques indices me laissent penser que certains ont une conception bien étrange de la simplicité. La société 3Com, par exemple, qui fait son credo de la simplicité. Pour bien illustrer son propos, lors d’une présentation à la presse d’une nouvelle gamme de produits, l’un des cadres de la filiale française a projeté un petit clip, histoire de donner le ton.Et ce petit clip s’ouvre sur un extrait de La guerre du feu, où l’on voit ces pauvres hommes préhistoriques tenter de faire du feu en frottant l’un contre l’autre des morceaux de bois sec. Je ne sais pas si le brillant technicien de 3Com a déjà essayé d’allumer un feu avec ce procédé, mais c’est tout sauf simple : il faut un sacré tour de main et des conditions atmosphérique idéales.Alors, on peut être inquiet, car si c’est ça la conception de la simplicité d’usage chez les constructeurs réseaux, je ne sais pas si les utilisateurs vont vraiment être gagnants dans laffaire.Prochaine chronique le vendredi 15 décembre
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