Evoquer le logiciel libre serveur équivaut souvent à parler de Linux. Et, aujourd’hui, aucune entreprise ne doute plus de la crédibilité de ce système d’exploitation. Il n’en va pas forcément de même pour les logiciels serveurs dans leur ensemble. Choisir une base de données libre comme MySQL, par exemple, demeure peu trivial. Mais les institutions publiques soumises à des contraintes budgétaires plus fortes que le privé n’hésitent pas, néanmoins, à les mettre en balance avec les logiciels classiques dans le cadre d’un nouveau schéma directeur. Ainsi en va-t-il pour la mairie de Chelles, qui, dès 2001, a choisi des outils serveurs éprouvés ?” en l’occurrence, un serveur web Apache, un pare-feu et un serveur de messagerie internet. Elle poursuit aujourd’hui l’aventure avec la mise en production d’un outil de publication de contenu et le choix d’un logiciel de gestion d’interventions de personnel.
Recours systématique à des SSII
Le premier de ces deux projets utilise Spip (Système de publication pour internet). Ce logiciel à base de PHP est un serveur de publication de contenu qui a été mis au point pour la confection de journaux en ligne. Le Monde Diplomatique, par exemple, l’utilise pour son site. “Pour des utilisateurs novices qui doivent publier des informations, manipuler Spip s’apparente à exécuter de simples copier-coller, explique René-Yves Labranche, directeur des nouvelles technologies. Une présentation aux utilisateurs a suffi. Nous avons économisé la formation d’une personne par service qu’auraient nécessité d’autres logiciels. Mais si j’avais trouvé des fonctions analogues à celles fournies dans Spip dans un logiciel classique, je l’aurais peut-être retenu.” Ce que René-Yves Labranche apprécie, entre autres, dans le monde du logiciel libre, c’est la variété de solutions disponibles et capables de répondre à ses besoins. C’est ainsi qu’il a également découvert Mantis pour le suivi des demandes d’intervention faites au service informatique ou aux services généraux, par exemple.Trois cents personnes utiliseront Spip, dont trente seront autorisées à publier. Avec un logiciel du marché, la mairie aurait dû acquérir trente licences et trois cents “runtimes” clients. Pourtant, le coût global du projet a avoisiné les 10 000 euros. Dans une perspective de qualité, le schéma directeur de la mairie prévoit, en effet, de recourir systématiquement à des SSII. Les deux outils serveurs libres font donc l’objet d’un important accompagnement par le prestataire spécialiste du logiciel libre, Linagora, sélectionné à l’issue d’une consultation. “Nous aurions pu télécharger Spip directement sur le web en à peine une demi-heure, reconnaît René-Yves Labranche. Mais sans aucun paramétrage.” C’est Linagora qui a assuré ce paramétrage des droits d’accès, de création, de publication, etc., mais aussi et surtout, toute la phase conceptuelle. La SSLL (*) a mis en ?”uvre des modèles et a procédé à l’intégration de l’application, qui a été interfacée avec le client Outlook utilisé sur les postes de travail. Pas question pour la mairie d’offrir à ses utilisateurs un niveau de qualité moins bon avec le libre qu’avec un logiciel classique. Il faut dire qu’une première tentative avec une messagerie web installée sur une distribution Debian a bien failli chasser à jamais les logiciels libres de la mairie. Satisfaisante techniquement, elle s’était révélée insuffisamment ergonomique et s’était attiré les foudres des utilisateurs.(*) SSLL : société de services en logiciels libres.
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