Passer au contenu

La sécurité, un marché sous contrôle américain

Depuis le 11 septembre, la biométrie est un secteur vénéré par la Bourse, plus perplexe sur la sécurisation traditionnelle.

La Bourse ne fait pas de sentiment : depuis le 11 septembre, la sécurité paie. Le bond du titre Visionics ?” 264 % de hausse le jour de reprise des cotations du Nasdaq ?” en situe l’ampleur. La société de biométrie, comme ses concurrentes In Vision ou Viisage, a bénéficié dernièrement des faveurs de marchés déboussolés. Au-delà ? Le business de la sécurité technologique semble promis à une croissance robuste. Le marché tourne autour de deux grands axes, dominés par des sociétés américaines.Le premier, la sécurité ” physique “, attend essentiellement des technologies une aide à l’identification des individus. En biométrie, les travaux sur la reconnaissance par l’iris, les empreintes digitales (secteur sur lequel se situe le Français Sagem), la forme du visage, jusqu’ici les plus prometteurs, portent l’activité d’entreprises comme Visionics et In Vision, ou, en Europe, du Britannique Eye Ticket, et d’une myriade de PMI.

Le marché de la psychose

Gâteau déjà essentiellement américain avant les événements, la biométrie pourrait peser jusqu’à 1,9 milliard de dollars (2,07 milliards d’euros) en 2005, selon le cabinet IBG (International Biometric Group). Les attentats serviront-ils de catalyseur à une véritable expansion ? “ Le marché de la psychose ne dure que le temps de la psychose, la plupart des applications concernent l’animal et non l’humain. La hausse de ces valeurs me paraît aussi cynique que stupide “, tranche François Hamon, spécialiste du secteur au CIC EIFB.Deuxième grand axe, la sécurisation des données et des machines, qui inclut l’ensemble des procédés de stockage, copiage, filtrage, chiffrement… Un domaine très vaste (21 milliards de dollars en 2005 pour la seule sécurisation des données, selon International Data Corporation) et hétéroclite, lui aussi gouverné par des firmes américaines.Curieusement, les concepteurs de logiciels de sécurité informatique ne connaissent pas d’embellie boursière : RSA, Secure Computing, Novell ou encore Solucom (l’un des rares acteurs du Nouveau Marché français) restent dans leurs plus bas annuels.

La loi des grands comptes

“Le secteur est trop dépendant des grands comptes technologiques, juge un analyste. La sélectivité va prévaloir.”De fait, les grands du paiement en ligne (comme Billserv ou Oberthur) ne décollent pas, alors que Checkpoint, un spécialiste américain de la cryptographie, a vu son cours prendre 50 % en quelques séances. ça n’a pas été le cas pour son ennemi Baltimore, toujours proche de ses plus bas.D e son côté, Veritas, qui vient pourtant d’annoncer le lancement d’une gamme de logiciels de récupération de données, n’enregistre encore qu’un sursaut timide. Et les équipementiers en télécommunications profitent, avec un peu de précipitation, des promesses nouvelles des réseaux privés virtuels, les VPN (Virtual Private Networks).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Michel Cedro