Récemment, mon patron m’a confié la mission d’organiser une conférence en interne sur le thème de la sécurité. L’idée : présenter les risques informatiques actuels et les différentes réponses envisageables. Arrive le grand jour. Un large public, composé essentiellement des directeurs informatiques de nos filiales, a fait le déplacement. Au programme : exposés magistraux et démonstrations sur le thème de l’open source. Enfin, la traditionnelle séance de questions-réponses. Après deux interventions sans grand intérêt, arrive la question qui vous rappelle à quel point le public peut être cruel : “Est-il raisonnable de sécuriser un système d’information avec des logiciels gratuits souvent écrits par les pirates eux-mêmes ? ” C’est à se demander si les gens savent vraiment de quoi ils parlent. Tout d’abord, contrairement aux idées reçues, les développeurs de l’open source se recrutent essentiellement dans les grandes entreprises. Ils profitent de moments de latence pour écrire quelques lignes de code ou corriger un bug dans un noyau avant d’expérimenter discrètement le logiciel dans leur entreprise. D’autre part, si les hackers sont ces mêmes développeurs, cela n’enlève rien à leurs compétences (essayez donc de jouer les intrus dans un OS Unix…), et leurs connaissances profitent à ces mêmes logiciels. Par ailleurs, en anglais, “free” signifie libre ou gratuit. Mais, dans le cas présent, la traduction littérale est “libre“. Il faut bien comprendre que l’intérêt majeur d’un système comme Linux tient plus dans le fait qu’il est libre ou plutôt ouvert, que dans sa gratuité. Cette notion de code libre permet aux développeurs de tous bords de partager leurs connaissances dans un vaste travail de groupe (le Bazar) et de livrer au final des logiciels open source généralement plus fiables que les produits commerciaux, et ceci est un point essentiel en matière de sécurité. J’en arrive aujourdhui à la conclusion paradoxale que sécurité rime le plus souvent avec liberté, mais parfois aussi avec communauté.
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