Soucieux de restaurer la splendeur passée de la Russie, le gouvernement de Poutine veut également monter en puissance dans les domaines high-tech. Ainsi, le ministre des communications Nicolai Nikiforov vient de nouer un accord avec la société finnoise Jolla pour créer un système d’exploitation mobile russe capable de rivaliser avec Android et iOS.
Actuellement, ces deux systèmes accaparent respectivement 66 % et 23 % du marché des terminaux mobiles russes (source : Statista), soit presque sa totalité. Afin de limiter l’influence des technologies américaines et gagner en indépendance, l’objectif de M. Nikiforov est que le futur système mobile devienne à terme majoritaire, avec une part de marché de 50 % d’ici à 2025.
Ce nouveau système s’appuierait sur Sailfish OS, le système d’exploitation open source créé par Jolla et qui équipe les smartphones de la société finlandaise (par exemple le JP-1301). A sa conception participeront non seulement Jolla, mais aussi les éditeurs russes Yandex (moteur de recherche) et Alt Linux (systèmes d’exploitation sous Linux). Ces trois acteurs se sont réunis le 14 mai dernier, sur invitation du ministère russe des communications, pour discuter des aspects techniques de ce projet.
Des processeurs russes compatibles x86
En Russie, l’idée d’une indépendance high-tech n’est pas nouvelle. En septembre 2014, Nicolai Nikiforov avait déjà présenté à Vladimir Poutine un programme de soutien aux éditeurs de logiciels russes, pour que soient développés « des produits qui garantissent la sécurité des données de la Russie et de ses partenaires ». Les révélations d’Edward Snowden en 2013 avaient montré, en effet, à quel point la NSA s’appuyait sur les logiciels d’origine américaine pour étendre son système de surveillance un peu partout dans le monde.
Dans le domaine matériel, la Russie veut également aller de l’avant. Basée à Moscou, la société MCST propose une alternative aux processeurs d’Intel ou d’AMD. Ses tout récents processeurs Sparc quadri-cœur Albruys-4C disposent en effet d’une fonction d’émulation x86, permettant de faire tourner les mêmes logiciels que sur un PC de facture américaine. Certes, la performance est moindre, mais c’est déjà un début.
Lire aussi :
La Russie demande à Apple et SAP de lui fournir le code source de leurs produits, le 01/08/2014
Apple interdit de séjour en Russie à partir du 1er janvier 2015, le 10/11/2014
Source :
RBC via The Guardian
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.