Il y a un an, Voila annonçait fièrement son association avec l’américain eGroups (plus de 14 millions de membres aux Etats-Unis) pour le lancement de Voila Club (club.voila.fr). Objectif : permettre à tous de créer une liste de diffusion, une base de données partagée ou un service d’échange de fichiers. Le service a visiblement séduit les utilisateurs de Voila puisque pas moins de 18 millions d’e-mails étaient échangés mensuellement. Trop séduit même, puisque eGroups a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec le portail de France Télécom pour lancer son propre service sur le marché français.Prévenus depuis un mois de l’intention de leur partenaire, les ingénieurs de France Télécom ont dû développer en interne, et dans l’urgence, une alternative à la coopération avec eGroups. Le service devait rouvrir hier après une interruption de cinq jours (depuis le vendredi 31 mars) alors même que le nouveau site d’eGroups ouvrait (www.egroups.fr).
Entre-temps, une lutte semble s’être ouverte entre les anciens partenaires pour récupérer les membres de Voila Club. Le moteur de recherche mettait ainsi en garde les modérateurs des listes de diffusion contre des tentatives de “récupération” dont ils pouvaient faire l’objet, accusant eGroups d’envoyer des e-mails afin de tenter de “détourner les abonnés de Voila, dans l’irrespect le plus total d’un contrat liant eGroups à Voila”.
De son côté, eGroups précise que toute liste de plus de 500 abonnés hébergée sur un autre service fera l’objet d’une attention toute particulière de son service clientèle pour un transfert “simple et rapide”, avec d’éventuelles “récompenses” pour les grands groupes.
Extension des partenariats contre clauses d’exclusivité
Chez France Télécom, on ne prend pas les choses à la légère : Pierre Grenet, responsable marketing, explique que, malgré le contrat liant eGroups à Voilà ?” qui prévoyait la copropriété des données concernant les utilisateurs ?”, eGroups serait parti avec la base de données, refusant de la transmettre à Voila si ce dernier ne s’engageait pas à renoncer à tout recours ultérieur.
Les juristes de Voila considèrent maintenant les éventuelles possibilités de poursuites, notamment sur la base des clauses d’exclusivité. Olivier Bouley, directeur général de la division France de eGroups, explique les divergences de vues entre Voila et sa société par les évolutions auxquelles cette dernière était promise. Conjointement à son développement, notamment à l’international, eGroups souhaitait s’acheminer vers des partenariats plus ouverts, ce à quoi Voila répondait systématiquement par ses clauses dexclusivité, et malgré de nombreuses tentatives de négociations.
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