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La révolution électrique au cœur de la caravane du Tour de France

Longtemps épinglée pour son manque de considération écologique, la caravane publicitaire de la plus grande épreuve de cyclisme au monde évolue elle aussi vers des véhicules électriques. Pour s’en rendre compte, 01net.com a passé une journée avec elle lors de la dernière étape du Tour, entre Monaco et Nice.

Avant Tadej Pogačar et ses collègues, c’est elle qui ouvre la route de toutes les étapes du Tour de France. Indissociable de la Grande Boucle, la caravane publicitaire met l’ambiance en attendant le passage des coureurs. Chars délirants, musique à fond, hôtes et hôtesses qui distribuent à tout-va les goodies en tout genre — dont les mythiques bobs vichy d’une marque de saucisson et les t-shirts à pois rouges. Dans un événement sportif entièrement gratuit pour le public, c’est elle qui permet en partie à l’épreuve d’exister grâce aux 33 marques qui y sont représentées.

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Un aperçu des véhicules avant le départ, sous la voute du Palais des Expositions de Nice. © JSZ/01net.com

Critiquée ces dernières années pour son irresponsabilité écologique, la caravane tente pourtant de faire sa révolution. Éric Étienne est le responsable du partenariat entre le distributeur E.Leclerc (qui sponsorise le maillot de meilleur grimpeur de l’épreuve) et le Tour de France : « Nous voulions répondre aux nouvelles normes environnementales. Sur les onze véhicules de notre caravane, huit sont maintenant électriques, se félicite-t-il. Nous utilisons également des voitures électriques et hybrides pour transporter les clients que nous invitons sur la manifestation ».

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Les engins rivalisent d’originalité, comme ici celui de Skoda. © JSZ/01net.com

Des ID. Buzz et une Zoé…

« À l’occasion du prolongement de notre partenariat jusqu’en 2028, nous voulions renouveler nos véhicules qui étaient déjà hybrides l’année dernière, explique Quentin Delattre, chargé de projet sur la caravane Leclerc au sein de l’agence de communication Ideactif. Mais cela n’a pas été simple de trouver des modèles avec des motorisations responsables qui puissent accueillir tous les décors, les personnes qui distribuent les goodies et surtout une autonomie suffisante pour couvrir tout le trajet d’une étape et les transferts. »

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Un ID. Buzz sacrément modifié. © JSZ/01net.com

C’est au final le Volkswagen ID. Buzz qui a rempli toutes ces conditions : « Nous en avons donc acheté sept exemplaires. Nous les avons livrés en entier, encore avec la cabine arrière, à notre garagiste qui est agréé par Volkswagen pour procéder à de profondes modifications. Une fois la cabine retirée et la structure renforcée, c’est notre agence Theobora qui s’est occupée de toute la partie aménagement, comme la fabrication des décors ou le covering. Cela prend plusieurs mois de travail. », détaille Quentin Delattre.

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À l’intérieur, le doute n’est plus permis, il s’agit bien d’un van Volkswagen. © JSZ/01net.com

En résulte des véhicules habillés de radis, de bouteilles de ketchup, de sachets de gâteaux apéro ou de paquets de biscuits géants. Le huitième et dernier véhicule électrique est quant à lui une Renault Zoé méconnaissable, prenant l’aspect d’une… botte de poireaux. À en juger par les sourires qu’elle provoquait sur le trajet de cette dernière étape du Tour entre Monaco et Nice, nous avons pu constater son succès auprès du public.

…Mais encore du thermique 

Reste que trois véhicules de cette caravane Leclerc sont encore thermiques. C’est leur forme particulière (melon, fraise et cerise) et les engins sur lesquels ils sont basés (deux quads et un side-car) qui empêchent cela. « Malheureusement, il n’existe pas encore de modèles électriques ayant une autonomie suffisante pour finir les étapes », confirme Quentin Delattre.

Pour autant, ils subissent le même sort que leur congénères électriques comme nous l’explique Quentin Ciboure, le pilote attitré de la cerise/side-car qui participe aussi à sa conception : « Il est basé sur une BMW R 1200 GS, avec une structure soudée au châssis, cela l’élargit considérablement à 3,10 mètres pour une hauteur de 2,20 mètres. Nous avons donc dû abaisser son centre de gravité en l’équipant de roues plus petites de 19 pouces ». De quoi modifier largement son comportement routier, explique avec le sourire le pilote qui est aussi enseignant en mécanique : « Ça part légèrement en glisse, la roue du panier (où se trouve le passager) se lève parfois et il y a surtout beaucoup plus de prise au vent ».

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La cerise side-car dispose de deux caméras pour permettre de voir à l’arrière. © JSZ/01net.com

De la logistique du rechargement 

Pour ravitailler ces fruits sur roues, rien de plus facile puisque chaque véhicule dispose d’une personne chargée de faire les pleins d’essence avant les étapes. Pour les véhicules électriques, l’exercice demande un peu plus de logistique : « L’électrique impose plus de contraintes, mais avec 450 kilomètres d’autonomie annoncés par le constructeur, cela est déjà suffisant pour boucler une étape et réaliser les transferts, surtout que l’allure de la caravane est très réduite (entre 20 et 30 km/h), explique Quentin Delattre. C’est certain que c’est plus simple de faire un plein d’essence dans des stations-service placées tous les 15 kilomètres que de trouver une borne et d’attendre la recharge ». Une seconde solution qui s’impose seulement quand les transferts entre l’arrivée de l’étape et le départ de la suivante sont trop éloignés.

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De l’extérieur, seul un connaisseur peut reconnaître les phares d’un ID. Buzz. © JSZ/01net.com

« Nous avons mis en place une logistique avec des bornes qui nous suivent le matin et le soir grâce à un prestataire qui se branche directement sur le réseau Enedis. Il s’implante par rapport à nos hôtels et aux départs des étapes », indique le chargé de projet. Une méthode qu’Éric Étienne détaille : « Notre prestataire prend de l’avance sur nous pendant qu’on roule. Il recharge à ce moment-là des batteries qui nous servent de stockage électrique. C’est grâce à elles que nous pouvons ensuite charger nos véhicules là où nous en avons besoin ». 

Des engins utilisés pour cinq ans

Mais ces véhicules électriques représente-t-il un surcoût par rapport aux anciens thermiques et hybrides ? Au catalogue Volkswagen, le premier prix d’un ID. Buzz Cargo est tout de même de 52 350 euros quand un Transporter Van diesel de la même marque peut coûter jusqu’à 10 000 euros de moins. « Certes, il y a des coûts de logistique, mais avec toutes les économies faites sur le carburant, on ne peut pas dire que ce soit un surcoût », se félicite Éric Étienne.

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L’air de rien, sur la Promenade des Anglais. © JSZ/01net.com

L’enseigne pourra également amortir le coût d’achat des ID. Buzz sur cinq ans, jusqu’à la fin de leur partenariat courant jusqu’en 2028 : « Les véhicules seront réemployés au moins jusque-là. La base ne bougera pas, mais il y aura bien sûr des changements de produits et de décors », précise Quentin Delattre. Rendez-vous donc sur le Tour de France 2025 pour savoir quels étonnants fruits, légumes et produits alimentaires roulants seront de la partie. 

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Jean-Sébastien Zanchi
Votre opinion
  1. Les routes empruntées par le tour de France sont de véritable dépotoirs après son passage (peinture, détritus dans les abords, déjections humaines, …) . Je ne comprends pas comment ça peut être encore toléré…

Les commentaires sont fermés.