Bonne surprise. En ces temps de profit warning, les annonces des SSII (sociétés de services et d’ingénierie informatique) font figure d’heureuse exception. Et ont un petit goût de revanche sur les agences de création web, stars déchues. Coup sur coup, Neurones, Sema, Sylis, Steria, GFI Informatique et Transiciel ont exhibé des résultats ou des chiffres d’affaires dépassant les prévisions.De fait, parmi les rares progressions significatives du marché parisien depuis le 1er janvier, figurent Atos (+ 37 %), Unilog (+ 32 %), Transiciel (+ 28 % ), et, à un degré moindre, Cap Gemini (+ 11 %) et GFI (+ 10 %). Tandis que le compartiment des agences web, à de rares exceptions près (Valtech, Himalaya), subit une dérouillée, marquée par la déroute de Fi System (- 50 %), leader des agences web à la française.La dépression post-bug de l’an 2 000 est terminée pour les SSII. Une croissance à deux chiffres est espérée en moyenne, en France, en 2001, contre 8 à 10 % sur l’ensemble du continent. “Il y a un phénomène de rattrapage. Les ratios des web agencies étaient déconnectés de la réalité “, note Christian Maugey, directeur associé chez Oddo-Pinatton.Non contents de profiter de leur faible exposition au vent coulis qui souffle des États-Unis ?” seule Cap Gemini affiche une activité de 35 % outre-Atlantique ?”, les SSII se réapproprient rapidement la clientèle des pure players du web. “Les projets prenant du poids, les grands comptes retrouvent naturellement le chemin de nos bureaux. On s’aperçoit qu’il faut lier e-business et CRM (Consumer Relation Management, ou relation client) et, derrière, les exploiter en infogérance. Tout le monde n’a pas ces compétences”, note Yves Rouilly, directeur de la stratégie de Steria (+ 38 % en Bourse depuis le début 2001). Steria a confié au publicitaire Jean-Claude Boulet sa propre filiale web, où cohabitent communicants et ingénieurs.
Le web change-t-il de main ?
” On se rend compte que l’avantage concurrentiel des agences web est pratiquement nul, résume durement un analyste. Ayant recruté leurs ingénieurs avec des stock-options, elles s’exposent à un turn-over important. Ces boîtes n’ont même aucune chance de se faire racheter par une SSII. “Chez Unilog, par exemple, on ne voit pas l’intérêt d’acquérir “des sociétés à la culture arrogante”… Et les analystes qui parient sur une restructuration du secteur l’attendent plutôt des gros acteurs de linformatique.
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