La récupération de l'existant n'est pas toujours automatique

Croire qu’il suffit d’installer un serveur Citrix ou une solution de Web-to-Host pour récupérer instantanément l’existant serait une grossière erreur. “Citrix omet de dire au passage que mettre en place une architecture de ce type suppose d’importantes prestations de conseil : aucune architecture n’est reproductible, il faut l’adapter pour chaque entreprise “, souligne François Guy, directeur commercial d’Unidirect, SSII qui déploie des architectures Web-to-Host ou MetaFrame de Citrix. L’installation en soi ne présente effectivement pas de difficulté, qu’il s’agisse de MetaFrame, de Terminal Server ou encore d’une solution de Web-to-Host. Mais il n’est pas rare que les problèmes surviennent, non pas en termes de dysfonctionnements mais plutôt de processus inadaptés à l’architecture client léger.

Personnaliser les applications : une tâche ardue

“Il n’est pas rare en effet que la récupération de l’existant nécessite quel-ques affinages, reconnaît Simon De-carpentries, responsable technique produits Europe du Sud chez Citrix. Il s’agit en général de légères modifications dans les paramétrages d’une application telles que, par exemple, rediriger les impressions, faire en sorte que chaque utilisateur puisse personnaliser son interface et ce, malgré le fait que tous utilisent la même application.” Aussi légères soient-elles, ces modifications peuvent rapidement devenir de véritables casse-tête quand l’application à récupérer n’est pas documentée et rend donc difficile l’identification des lignes de code ou des données concernées par l’évolution vers le nouveau système. Ce problème n’est d’ailleurs pas propre à MetaFrame. Terminal Server, solutions de Web-to-Host et navigateurs sont confrontés aux mêmes difficultés de récupération de l’existant, surtout quand on ne cherche pas simplement à porter celui-ci sur de nouvelles technologies, mais que l’on veut le faire évoluer en ajoutant au passage de nouveaux services. C’est souvent le cas en Web-to-Host ou au sein d’architectures Internet-intranet, qui utilisent le serveur d’applications pour récupérer des processus sur systèmes centraux et les combiner à de nouveaux développements, le tout donnant naissance à de nouvelles applications ayant pour client le navigateur. Afin de faciliter ces évolutions, des outils issus notamment de la vague An 2000 simplifient l’analyse de code. La société Evoke, par exemple, s’est focalisée sur l’analyse des bases afin de classer les données et d’en retrouver la cohérence. Emaker d’Intercomp, Traditional Development de Merant ou VisualAge Cobol Enterprise d’IBM ciblent l’analyse de code Cobol et peuvent isoler des processus pour en faire automatiquement des composants Java.

Citrix face à Microsoft : avantage indéniable pour MetaFrame
	Terminal Server de Microsoft	MetaFrame de Citrix
Répartition de charge	Répartition séquentielle : ne tient pas compte de la charge machine.	Répartition basée sur plusieurs critères dont l’occupation de la mémoire, la charge CPU, le nombre d’utilisateurs connectés, l’utilisation du fichier SWAP.

Performances	Le protocole RDP est plus gourmand en bande passante que le protocole ICA.	Protocole ICA plus léger : rapport de 1 pour 2 avec le protocole RDP.

Interface	Pas d’intégration d’icône sur le poste de travail. L’utilisateur doit passer par la procédure de connexion au serveur (donc connaître son adresse) avant d’utiliser les applications.	Les icônes des applications sont intégrées au bureau de l’interface de l’utilisateur. Transparence pour l’utilisateur, qu’il lance une application en local ou à distance, la procédure ne change pas.

Plate-forme	Limitée aux clients Windows et protocole TCP/IP.	Disponible pour une grande variété de clients (Windows, Mac, Unix) et sur de nombreux protocoles (TCP/IP mais aussi IPX, AppleTalk, etc.).

Coût	Principal avantage de Microsoft : le prix est inclus dans Windows 2000.	Coût des licences.

Prise de contrôle à distance	L’administrateur ne peut prendre la main que sur un seul poste à la fois.	L’administrateur peut prendre la main sur plusieurs postes, voire y afficher son propre écran : important dans le cadre de la formation.

Avis d’expert

” La récupération ne constitue pas toujours le meilleur des choix. “

Foued Zidane, responsable adjoint de la Business Unit architecture et intégration, de la SSII Morse, est intervenu sur différents projets de recentralisation auprès de grands comptes dans l’industrie. ” On ne sait jamais comment une application se comporte quand elle est recentralisée, puisque son développement n’a pas prévu cette architecture, explique Foued Zidane. Pour s’orienter vers un fonctionnement en architecture client léger, il est parfois moins complexe de redévelopper une application que de la récupérer. C’est souvent le cas notamment avec les applications 16 bits sous DOS, qu’il est possible de récupérer avec Citrix mais au prix de développements beaucoup trop gourmands en ressources. Avant d’engager des frais, la meilleure solution est de passer par un prototype pour identifier les problèmes et trouver la meilleure solution. “

Adopter le Web-to-Host sans ouvrir de brèche de sécurité dans le système d’information

Bien à l’abri derrière ses protocoles et ses technologies propriétaires, isolé de l’extérieur, le système central détient des informations sensibles au c?”ur de l’activité de l’entreprise. Avec le Web-to-Host, l’entreprise remet en cause cet isolement, en autorisant des accès en provenance de l’extérieur. Basés sur les technologies d’Internet, standardisées et ouvertes, ces accès peuvent devenir la proie des pirates qui s’en servent pour s’introduire dans le système. Conscients du problème, la plupart des éditeurs de solutions de Web-to-Host se sont dotés de connexions sécurisées entre le client et le serveur de Web-to-Host s’appuyant sur les technologies SSL et HTTPS. Mais ces technologies garantissent la confidentialité des données plus qu’elles ne protègent des intrusions. Outre les systèmes classiques de protection des architectures Internet tels que coupe-feu, proxy, etc. , il est impératif de mettre en place des solutions d’authentification forte avant de permettre au client de se connecter au système central. Basée sur les serveurs d’authentification de Radius, Tacacs ou RSA, pour ne citer que les principaux acteurs de ce marché, cette protection du système central doit en outre être contrôlée par un serveur dannuaire, qui octroie à chaque utilisateur des droits appropriés à son profil.

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