01 Réseaux : Tous les segments de marché sont concernés par la reconnaissance vocale. Lequel privilégiez-vous ?Ron Croen : Le secteur télécoms est en pleine croissance en ce domaine. La question de la segmentation est vouée à disparaître. On ne sait pas qui, des opérateurs ou des intégrateurs, vendra des services aux utilisateurs. Nous travaillons avec Bouygues Telecom pour leur kiosque de services en technologie de reconnaissance vocale.Cette technologie n’a pas encore percé en Europe, et pourtant, Philips était l’un des précurseurs ?Pour Philips, la technologie est plutôt dans le poste, terminal mobile ou PC. Cette stratégie est trop limitée pour supporter des applications, c’est pourquoi nous pensons que la reconnaissance vocale doit être installée dans le réseau. Actuellement, ce marché représente environ 200 millions de dollars, et nous espérons le voir passer à plus de 10 milliards d’ici quatre ans. Mais, n’est-ce pas là prétentieux comme objectif ?Lorsqu’on regarde des acteurs comme British Telecom ou Deutsche Telekom, qui sont très avancés dans ce domaine, on ne peut pas dire que l’objectif soit forcément prétentieux. Dans un avenir relativement proche, tous les fournisseurs de services disposeront de leurs premiers services.Permettre d’amener la technologie sur le réseau, c’est bien pour les opérateurs, mais cela va entraîner leurs clients à consommer plus. N’y a-t-il pas un risque de voir les gens se détourner d’un service coûteux ?C’est le problème des opérateurs, qui doivent bien réfléchir à la façon de vendre ces services. Si le service est vraiment de qualité, les utilisateurs seront au rendez-vous. Si nous restons focalisés sur la technologie, nous accompagnons aussi les opérateurs dans le conseil pour les applications. Nous sommes là pour séduire l’opérateur, mais l’utilisateur doit aussi être satisfait.Le WAP est un fiasco, la reconnaissance vocale peut-elle le faire décoller ?Il faut attendre les nouvelles générations, le GPRS et l’UMTS, afin de pouvoir faire passer voix et données sur un même canal. Dans ce cas, la reconnaissance vocale aura effectivement son rôle à jouer. Certaines informations sont faites pour être lues ; et d’autres, pour être entendues.Cette technologie n’est-elle pas un gadget ?Certainement pas. Pour une société comme la compagnie aérienne scandinave SAS, la reconnaissance vocale est stratégique. Cette société a beaucoup d’utilisateurs qui se renseignent et qui commandent grâce à cette technologie ; il n’est pas question que le système ne réponde pas aux attentes. De plus, imaginez ce qu’un portail vocal peut apporter au monde de l’automobile, tant pour les itinéraires que pour la radio, qui pourrait devenir une vraie radio à la demande. Quant aux centres d’appels, il faut savoir que près de 30 % des appels concernent la même question, et qu’un serveur vocal peut prendre en charge ces appels sans intervention humaine. Je pense donc qu’on ne peut pas laisser dire que cette technologie est un gadget.
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