La coopération entre Mastercard et la RATP pourrait sonner la fin du ticket de métro. La Régie des transports parisiens et le fournisseur de solutions de paiement vont étudier la faisabilité de déployer un système de paiement sans
contact dans le métro et dans les bus de la Capitale. A terme, les voyageurs pourraient s’acquitter de leurs titres à la volée, avec leur carte bancaire, en même temps qu’ils franchissent les portiques du chemin de fer souterrain.Aucune saisie de code ne leur sera demandée. La carte dialoguerait automatiquement avec un lecteur par ondes à courte portée et débiterait le compte bancaire du montant dû. Ce type de paiement sans contact fait l’objet
d’expérimentations depuis plusieurs années, mais n’est pas encore déployé commercialement en France.Si les deux partenaires valident la faisabilité technique et économique du projet, des premiers tests associant la Banque postale pourraient être conduits dès l’année prochaine. Sur une plate-forme, tout d’abord, puis sur le terrain,
auprès d’agents de la RATP. Avant d’envisager d’élargir ce test aux usagers, il faudra attendre la validation du Stif (1). Et surtout espérer que le public fasse part de son intérêt pour ce mode de paiement.
La fin du ticket papier
‘ Il s’agit d’une étude, insiste-t-on à la RATP. Nous cherchons à explorer avec Mastercard, mais aussi avec Visa, diverses pistes de paiement dématérialisé [par téléphone mobile, NDLR]. Avec ce projet, nous ciblons les voyageurs occasionnels, qui n’ont par définition pas accès au pass
Navigo. ‘ Au bas mot, quelque 250 millions de trajets par an seraient concernés.‘ A l’inverse du métro new-yorkais, qui a choisi d’intégrer un système de billettique dans une carte comarquée, la RATP désire déployer un système neutre qui puisse être utilisé par tous les porteurs de cartes
sans contact, quelle que soit leur banque, précise André-Jacques Selezneff, responsable business développement de Mastercard Europe. En quelque sorte, la RATP a choisi de se positionner comme un
commerçant de proximité. ‘Avec la fin du ticket papier, les petits malins feraient bien de ne pas espérer pouvoir frauder plus facilement. La Régie des transports parisiens a déjà réfléchi à la parade. Les cartes bancaires contiennent un historique des
transactions auxquel les agents pourraient accéder. ‘ Nous pourrions vérifier les transactions bancaires effectuées sur notre numéro commercial ‘, anticipe la RATP.
Des incertitudes sur le coût de déploiement
Reste à attendre les conclusions de cette étude de faisabilité, dont la principale interrogation concerne le coût du projet. ‘ Transformer un système d’accès en système de paiement n’est pas anodin en moyens
informatiques et financiers ‘, reconnaît la Régie. ‘ La RATP doit mettre à niveau ses 4 000 valideurs pour les transformer de bornes d’accès en bornes de paiement. Aussi, le déploiement
sera-t-il conditionné à l’acceptation des cartes de paiement sans contact par la population. Et donc à leur déploiement par les banques ‘, analyse André-Jacques Selezneff.Si l’intégration du paiement sans contact est validée par le Stif, les voyageurs occasionnels des transports parisiens pourraient fort bien payer leur dû avec leur carte dès 2011.
(1) Syndicat des transports d’Ile-de-France
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