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La puissance 3D à l’ancienne

Nvidia revient dans la course à la performance avec deux nouvelles cartes graphiques. Mais, très énergivores, elles ne répondent plus aux attentes de l’époque.

Depuis octobre 2009, le marché des cartes graphiques haut de gamme était dominé par ATI/AMD avec les cartes Radeon HD 5000, les premières à être compatibles avec DirectX 11. Depuis, Nvidia a eu du mal à riposter : une architecture à repenser, des problèmes de conception, une puissance du processeur pas toujours stable… Le concepteur a, certes, pris du retard, mais, avec le printemps, l’arbre à GeForce bourgeonne à nouveau, et les deux nouvelles pousses (ou puces) se nomment GTX 480 et GTX 470. La première est la nouvelle référence haut de gamme de la marque tandis que la seconde fait office de très bon milieu de gamme. Nvidia opte pour la mémoire GDDR5 et double la mise sur le nombre de processeurs par rapport à la génération précédente (480 sur la GTX 480). Quant aux transistors, ils passent de 1,4 à 3 milliards.

Dans le peloton de tête

Les unités de calcul au sein de ces puces sont organisées en grappes et chacune d’elles bénéficie d’un moteur graphique voué au traitement des données. Ce dernier intègre désormais une puce dite de “ tessellation ”, procédé introduit par DirectX 11 qui consiste à subdiviser ou à fusionner les triangles composant tout objet 3D afin de réduire ou augmenter sa complexité. Enfin, chaque processeur de calcul est capable de gérer plusieurs types de données graphiques (pixel, vertex…), mais peut aussi se charger des calculs d’encodage en soutien du CPU (fonction GPGPU – calcul générique sur processeur graphique – via le langage Cuda), des calculs liés à la physique (gestion hyper-réaliste de la gravité, des chocs…) et de l’affichage 3D stéréoscopique sur un à trois écrans (voir encadré).Pour nos tests, nous avons comparé les deux nouvelles cartes de Nvidia à une GeForce GTX 285 et à celles équipées de puces ATI/AMD Radeon haut de gamme. Par rapport à la GTX 285, le gain de performance est indéniable sur les jeux (voir tableau) : les GTX 480 et 470 se retrouvent dans le peloton de tête avec nos titres de référence, quelle que soit la version de DirectX utilisée. Les écarts vont de 3 à 25 % face aux solutions mono-GPU concurrentes, toutes résolutions confondues. Toute-fois, l’ATI/AMD Radeon HD 5970, munie de ses deux GPU et de ses 2 Go de mémoire GDDR5 domine toujours les débats : elle s’avère de 11 à 18 % plus performante que la GTX 480. Le nombre d’images par seconde affiché par les cartes GTX reste étourdissant, surtout lorsque les filtres et les détails sont activés à haut niveau. Plus vous les sollicitez, plus elles ont du répondant… Mais attention, ce n’est pas sans effet sur la consommation et la température de fonctionnement !

Ça chauffe sous le capot

Nous avons mesuré la consommation des cartes sur notre plate-forme. Résultat : 296 watts pour la GeForce GTX 480 et 252 W pour la GTX 470 ! Soit 46 unités de plus que ce qu’annonce Nvidia pour la GTX 480. Elle est aussi énergivore qu’une GeForce GTX 295, équipée, rappelons-le, de deux processeurs, et n’est qu’à quelques encablures de la HD 5970. Et en affichage 2D, les deux consomment entre 36 et 49 W ! Côté thermomètre, le mercure grimpe très très haut. Surtout si vous activez la tessellation, le calcul de la physique (PhysX) et que vous jouez en Full HD avec tous les réglages (ou presque) poussés au maximum : la GTX 480 atteint 97°C et la GTX 470, 92°C ! Pas très “ vertes ” ces GeForce, à une époque où le respect de l’environnement est une priorité… Enfin, ces dernières ne trouveront leur place que dans une grande tour bien ventilée et nettoyée régulièrement, la poussière et une mauvaise aération pouvant lui être fatales. Et si le silence est pour vous déterminant, vous allez déchanter : leur niveau sonore est très élevé.Au final, les GeForce GTX 480 et 470 sont donc de bonnes cartes graphiques. Au moment où vous lirez ces lignes, elles devraient être disponibles en quantité. Reste à consulter votre compte en banque, mais également à considérer l’offre ATI dans les mêmes tranches de prix.

Pas de précipitation

Alors faut-il craquer tout de suite pour l’une de ces deux nouvelles cartes ? La GTX 480 est annoncée à 480 euros, soit 100 euros de plus qu’une Radeon HD 5870, distancée avec la plupart des jeux, et 100 euros de moins qu’une HD 5970, plus performante, mais encore plus gourmande en électricité. Bref, bien qu’étant la meilleure carte mono-GPU du marché, la GTX 480 n’a pas un positionnement assez agressif pour se démarquer de ses rivales. Idem pour la GTX 470. Vendue 350 euros, elle est plus chère que la HD 5850, sa concurrente directe, mais se situe, question rendement, entre cette dernière et la HD 5870.Si nous prenons en compte les nuisances sonores de ces cartes, leur consommation électrique et leur température de fonctionnement élevées, nous vous conseillons vivement d’attendre que leurs pilotes soient bien optimisés et capables de réguler leur appétit vorace. Les fabricants (Asus, MSI, EVGA) ne devraient pas tarder à proposer des solutions de refroidissement améliorées sur ces modèles. Un problème restera toutefois à résoudre : l’intégration, délicate, de ces puces dans les ordinateurs portables…

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Aymeric Siméon