‘ La publicité doit être exempte de toute discrimination en raison de la race, du sexe ou de la nationalité, de toute scène de violence et de toute incitation à des comportements préjudiciables à la santé, à la
sécurité des personnes et des biens ou à la protection de l’environnement. ‘ C’est en vertu de cet article du décret sur la publicité du 27 mars 1992 que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), à la suite du
visionnage d’un spot pour Project Gotham Racing 3, s’est fendu d’un courrier fin mars au Bureau de vérification de la publicité (BVP). Pour suspendre la diffusion du spot de ce jeu vidéo de poursuite automobile sur la
XBox 360.Un ‘ fait suffisamment inhabituel pour être signalé ‘, commente le Bureau de vérification de la publicité (BVP) dans un communiqué disponible sur
son site. La publicité concluait par le slogan suivant : ‘ Vitesse rime avec classe ‘. Une valorisation de la vitesse sur la route, selon le CSA, et
donc de l’insécurité routière, en contradiction avec les termes du décret. De son côté, le CSA, précise également sur
son site Internet qu’il a demandé au BVP d’informer les diverses parties concernées de ne plus diffuser le spot en l’état.
La confusion entre le virtuel et le réel pose problème
Le BVP affirme avoir réagi à la fois en alertant les régies publicitaires concernées pour qu’elles arrêtent la diffusion du spot et en demandant à l’agence qui en est l’auteur de le modifier. Mais la problématique ne se limite pas à un
simple slogan. En effet, le BVP soulève le problème du ‘ mélange des genres ‘, consistant à juxtaposer dans un même spot des scènes du jeu en images de synthèse et des scènes avec personnages et décors
réels. En l’occurrence, le spot pour Project Gotham Racing 3 intercalait des images d’acteurs, époustouflés par la vitesse des bolides et des images virtuelles confondantes de réalisme (fluidité, reflets sur les
carrosseries, alternance de plans larges et de gros plans, etc.) de Ferrari et de Lamborghini lancées à toute vitessePour le Bureau de vérification, les deux régimes d’images donnent alors l’impression d’entrer en interaction. Tous les excès tolérables dans un jeu prennent ainsi une dimension réelle. Or, avec les progrès techniques, le réalisme
(mouvements et texture) des jeux vidéo favorise de plus en plus la confusion entre le vrai et le faux.En fait, ce problème n’est pas totalement nouveau. Le BVP l’avait déjà évoqué en novembre 2005 à loccasion de son premier forum ‘ Pub et Cité ‘, réunissant annonceurs, médias, agences et consommateurs. Le
thème en était ‘ Violences, agressivité, incivilités dans la publicité ‘. Le Bureau signalait déjà le risque de confusion entre réel et virtuel dans certains spots de jeux vidéo. Et le CSA, présent, en appelait au respect
du décret de 1992.
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