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La PSP, terrain de jeu des bidouilleurs et des pirates

Conçue au départ pour les joueurs, la console portable de Sony a aussi séduit une clientèle de bidouilleurs qui rivalisent d’ingéniosité pour la transformer en machine à tout faire.

Quelques mois à peine après son lancement, la PSP a déjà conquis son premier titre de gloire : celui de console la plus piratée de l’histoire. Rien de véritablement dramatique, puisque dans la plupart des cas, les
modifications apportées par des talentueux bidouilleurs permettent de doter la machine de fonctions qu’elle ne possède pas à l’origine.A l’achat, la PSP ne peut être utilisée que pour jouer, regarder des films et écouter de la musique. Mais en exploitant les failles du firmware (le logiciel faisant office de système d’exploitation),
quelques petits programmes gratuits, baptisés homebrew, peuvent transformer la console en machine à tout faire. En plus de ses fonctions initiales, elle peut ainsi servir à stocker toutes sortes de fichiers, à remplacer une
calculatrice graphique ou encore à faire tourner des jeux d’autres consoles, grâce à des émulateurs. Certains ont même trouvé le moyen d’y installer Linux ou d’anciennes versions de Windows (on peut trouver différents exemples
de ces manipulations sur le site
www.psphack.com) !

Des mises à jour pour contrer les pirates

Si, au départ, Sony n’approuvait guère ces petits détournements (la garantie de la console s’annule en cas d’installation d’un homebrew), la plaisanterie ne l’a plus du tout fait
rire lorsque des petits malins ont réussi à trafiquer les entrailles de sa console pour qu’elle accepte les jeux piratés. Car malgré sa complexité, la man?”uvre a rencontré un tel succès que la plupart des réseaux peer to
peer
regorgent désormais de jeux piratés, prêts à être téléchargés.Pour tenter d’enrayer le phénomène, le constructeur multiplie les mises à jour de son firmware : depuis sa sortie au Japon, en décembre 2004, il en a déjà publié cinq versions, passant de la 1.0
d’origine à la 2.5, censée empêcher toute tentative de piratage. Peine perdue. Ces correctifs ont beau s’enchaîner, ils sont presque toujours détournés, ou bien rendus inutiles par la sortie de patches pirates permettant aux
possesseurs de PSP de revenir à la version précédente du système. Le phénomène est tel que la console de Sony risque d’avoir bientôt plus de succès dans les congrès de développeurs que dans les cours de récréation !

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Benjamin Peyrel