Pénalisée par les relais de croissance en panne, l’industrie informatique serait-elle encore dans le creux de la vague en matière d’emploi ? N’ayant pas le choix, le secteur des hautes technologies a dû se réorganiser en fonction du ralentissement économique. On redimensionne les effectifs, on privilégie les profils confirmés aux fonctions stratégiques, mais on se sépare aussi d’activités devenues non rentables. Non sans mal.
Embauches et salaires gelés dans certaines fonctions
Rappelons que les grands équipementiers télécoms ont été les premiers à amorcer la vague de plans de suppression d’emplois ?” tout d’abord aux Etats-Unis avant de, finalement, toucher l’Europe. Ont ainsi été concernés Alcatel, Nortel Networks, Lucent, Avenir Telecom, Sprint, Worldcom, Equant ?” filiale de France Télécom, et Sonera. Le secteur électronique ?” AMD, NEC, Thales, Solectron France, Philips, Flextronics ?” a suivi. Puis des constructeurs et éditeurs informatiques ?” HP/Compaq, Gateway, Sun, Unisys, EMC, Motorola, Fujitsu Siemens, Computer Associates ?”, ont pris le même chemin, et n’ont pas échappé à ces restructurations.Plus récemment, le secteur des services, avec Cap Gemini Ernst & Young, Accenture, Sema Group, et, depuis peu, les SSII WM-Data et Getronix, a été touché de plein fouet par la crise des télécoms. Si de nombreux cabinets de recrutement ont pu constater ces trois derniers mois le gel des embauches et des rémunérations dans certaines fonctions informatiques, certains y voient tout de même une note positive. “Le système d’information est devenu incontournable pour les entreprises, et la chute du recrutement informatique n’atteindra pas celle des premières années quatre-vingt-dix. La mise en place d’architectures de systèmes d’information et la migration internet concernent plus que jamais les entreprises, jusqu’à la moindre PME”, précise Nicolas Doucerain, directeur associé de Solic Carrières, qui se garde bien de faire des pronostics pour 2002.
Les experts sécurité ont le vent en poupe
Sur l’année 2001, l’Apec annonce une baisse de 22 % des embauches des cadres informaticiens. Le cabinet Hewitt Associates, quant à lui, constate une stagnation des salaires dans les services. Rien d’étonnant à cela lorsqu’on connaît les difficultés de ce secteur. Les baisses de commandes, la hausse des intercontrats, voire certains abus du monde du conseil sur les projets e-business, dénoncés aujourd’hui par le Cigref sont de notoriété publique. Ce qui pousse finalement ces SSII à restructurer leurs équipes en fonction du type de contrats, qui changent de cyclicité (plutôt de plus longue durée), à prendre des mesures de chômage partiel, de départs en préretraite, ou encore à étendre les congés sabbatiques.Paradoxalement cependant, certaines fonctions informatiques liées aux infrastructures réseaux des entreprises ?” experts en sécurité, PGI, e-business, ou gestion de la relation client ?” , qui sont devenues incontournables, ont plus que jamais le vent en poupe .Enfin, le dernier baromètre significatif de cette chute de l’emploi est aussi celui des start up. Leurs effectifs moyens ont diminué de moitié, selon la troisième édition de l’Observatoire des start up. Avec tout de même un bon point rassurant : leurs fondateurs ?” âgés en moyenne de trente-sept ans et provenant, pour la moitié d’entre eux, du secteur informatique ?” sont plus expérimentés.
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