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« La pression sociale pour obtenir un iPhone est assez folle » chez les jeunes Américains

Les jeunes Américains préfèrent largement avoir un iPhone plutôt qu’un smartphone Android. Une tendance qui a créé une pression inhabituelle sur leur manière de communiquer entre eux et qui peut exclure ceux qui n’ont pas « le bon smartphone ».

Apple semble avoir mis la main sur la génération Z aux États-Unis.  Ces utilisateurs nés après 1996 représentent en effet 34 % de tous les propriétaires d’iPhone aux États-Unis. Un groupe très fermé qui ne se mélange pas facilement avec les utilisateurs d’autres smartphones.

Apple, maître en son royaume

L’iPhone se vend très bien, particulièrement aux États-Unis où il s’est arrogé pas moins de 50 % de part de marché en 2022, contre 35 % en 2019. Parmi les personnes qui achètent des téléphones marqués de la pomme aux USA, 34 % d’entre eux sont nés après 1996. À titre de comparaison, ils sont 10 % de cette tranche d’âge à avoir un smartphone Samsung. Des chiffres disproportionnés si on les compare à ceux des autres tranches d’âges où la répartition est beaucoup plus équilibrée.

Inutile de rappeler que la génération Z est la plus connectée de tous les groupes d’âge. Avec un temps moyen passé sur leur smartphone qui peut aller jusqu’à six heures par jour. Certains d’entre eux tentent de se désintoxiquer en utilisant des téléphones « vintage » pour aller en soirée.

Pour Shannon Cross, analyste au Crédit Suisse, « La force de l’écosystème Apple crée un fossé assez impénétrable par la concurrence [… ] Il est vraiment difficile de changer de trajectoire. Apple va simplement continuer à gagner des parts de marché au fil du temps ».

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Pour 100 smartphones vendus. © Financial Times

Cela se vérifie dans les chiffres. Selon Canalys, pour 100 iPhone expédiés, il se vend 26 iPad, 17 Apple Watch et 35 paires d’Airpods. Pour la même quantité de smartphones, Samsung vend 11 tablettes, 6 montres connectées et 6 paires d’écouteurs sans fil.

Quand ne pas avoir d’iPhone devient un problème

Depuis son lancement, l’iPhone a toujours été un marqueur social. Il est le signe d’une certaine aisance financière, du partage de certaines valeurs et de l’appartenance à un groupe. La génération Z semble pousser ce dernier point à son paroxysme, avec comme facteur différenciant iMessage. L’application de messagerie est un des principaux arguments de vente d’Apple dans la mesure où seuls les utilisateurs d’appareils marqués de la pomme peuvent l’utiliser.

Les téléphones Android ne peuvent donc pas envoyer de SMS via le système iMessage. Cela signifie qu’un seul utilisateur Android participant à une discussion de groupe avec des personnes ayant des iPhone transforme les messages sortants de tous les utilisateurs en format SMS, faisant ainsi perdre en qualité les photos et vidéos. Visuellement, cela se traduit par des messages qui s’affichent dans une bulle verte et plus bleue.

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© Apple Insider

De son côté, Google a déployé le nouveau protocole de communication RCS sur Android pour remplacer le SMS et profiter de conversations enrichies semblables à un Chat, comme sur iMessage. Apple ne souhaite pas non plus adopter ce protocole et Tim Cook conseille à la place d’acheter un iPhone.

Les jeunes Américains prennent l’utilisation d’iMessage très au sérieux, au point d’exclure électroniquement les utilisateurs d’Android des discussions de groupe. Une pratique « très, très courante » d’après Kahlil Greene, consultant indépendant de 22 ans et « historienne de la génération Z ».

« Un message vert – n’importe qui avec un Android – interrompt tout le chat, car maintenant tout doit passer par SMS  […] Donc, la pression sociale pour obtenir un iPhone est assez folle. » – Annelise Hillman, directrice générale de 24 ans de Frontman, une entreprise de soins pour hommes.

Sur TikTok, une tendance appelée « C’est un 10, mais… » est devenue virale lorsqu’on a demandé à des femmes au hasard quelle nouvelle note elle donneraient à un homme parfait après avoir découvert qu’il utilisait un smartphone Android. De nombreux répondants réévaluent la note à moins de 5, ou trouvent que cela est tout simplement un « deal breaker ». L’une d’entre elles a déclaré : « Si cette bulle apparaît en vert, je ne réponds pas ».

Découvrez : À quoi pourrait ressembler l’iPhone 15 Pro

Un argument de taille pour la génération Z qui n’hésite pas à dépenser 1000 euros en moyenne pour acquérir un iPhone, ou en demander à leurs parents de le faire. C’est trois fois plus cher que le prix moyen d’un smartphone Android à travers le monde. En Europe, 83 % des utilisateurs d’iPhone de moins de 25 ans prévoient d’en racheter un. Un chiffre inférieur à 50 % chez les utilisateurs Android.

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Source : Financial Times


Gabriel Manceau
Votre opinion
  1. Cela confirme le marketing détestable d’Apple qui brosse ses clients dans le sens du poil en leur faisant croire qu’il appartiennent à une élite, tout en les enfermant dans une prison dorée et coûteuse.

    Apple est un des meilleurs représentant du livre “la tyrannie des marques” qui gangrènent les esprits et le monde : “zéro espace, zéro choix, zéro boulot : tel est, selon Naomi Klein, la société issue de la mondialisation et du règne des marques. Zéro espace, car la ville est envahie par la publicité. Les logos s’étalent même sur nos vêtements. Zéro choix, car le commerce indépendant ou local disparaît au profit de chaînes. Manger un en-cas veut souvent dire aller au McDo, de New York à Marseille, en passant par Buenos Aires. Zéro choix, c’est aussi l’influence des marques sur notre imaginaire, notre personnalité : impossible d’offrir une veste si ce n’est pas une Gap. Troisième conséquence de la mondialisation : zéro boulot. Les années 90 ont marqué un tournant dans la conception même de la marque : les entreprises ne vendent plus des objets, mais des concepts. Nike ne produit plus de chaussures de sport, mais devient le sport à l’état pur. Résultat : les budgets et l’énergie de l’entreprise sont centrés sur le branding. La production, elle, devient secondaire et est délocalisée dans le Tiers-Monde. Ces emplois perdus en Occident devraient logiquement alimenter la croissance du Tiers-Monde. Or, selon l’auteur, les conditions de travail sont tellement pénibles et les salaires tellement bas dans les “sweatshops” des zones franches, que cette délocalisation ne profite pas à ces populations, mais uniquement aux multinationales. “

    1. ouai, mais le vrais probleme c’est surtout que les gens sont con et manipulable, j’ai arrêté de m’inquieter pour les 80+ de QI quand j’ai compris que ca ne changera jamais, que ce soit ca ou élire des con a la chaine, ils méritent ce qu’il leur arrive, voir même pire.

  2. Tant que c’est papa maman qui paient le smartphone, ils font les capricieux. Quand il faudra payer le logement, la voiture, l’école des enfants, etc… Les priorités changeront ! Dépenser 1 200 dollars pour un smartphone ne sera plus forcément aussi sympa.

  3. Ceci ne fait que renforcer ma haine viscérale d’Apple. C’est un marqueur de classe (pour montrer qu’on fait partie d’une certaine classe, ou qu’on s’identifie imaginairement à cette classe). Beurk.

Les commentaires sont fermés.