Avec plus de un millier de morceaux téléchargés sur son ordinateur, Brianna Lahara était une grande consommatrice de fichiers musicaux en peer-to-peer. De celles que la Recording Industry Association of America compte cibler en
priorité dans sa
grande offensive censée faire respecter les droits d’auteurs. Et l’association ne l’a pas ratée.Hier, au lendemain de l’annonce d’une première salve de 261 plaintes, Brianna apprenait qu’elle avait enfreint la loi et était traînée en justice. Elle en a été traumatisée jusqu’au mal de ventre pour la journée. Parce qu’il se
trouve que Brianna Lahara a douze ans.
Une confusion née de l’acquisition payante de KaZaA ?
C’est le New York Post qui le révèle, pour souligner ainsi les dangers et les débordements inhérents à la méthode musclée choisie par la RIAA. L’histoire révèle également que, si le débat semble tranché pour les
ayants droit, il est plus confus pour les utilisateurs lambda : Brianna utilisait le peer-to-peer avec d’autant moins de complexes qu’elle pensait tout simplement être dans son droit, sa mère ayant déboursé les 29,99 dollars nécessaires à
l’acquisition du logiciel KaZaA,
désormais payant…L’affaire n’est finalement pas allée jusque devant les tribunaux. Elle s’est conclue par un arrangement à l’amiable, avec le versement de 2 000 dollars à la RIAA (et un mea-culpa public) par la mère de Brianna contre l’abandon
des poursuites. La RIAA avait annoncé son intention de réclamer jusqu’à 15 000 dollars à ceux qu’elle compte poursuivre.Il reste que l’association compte bien continuer sur cette voie, le but étant surtout d’effrayer les utilisateurs et de faire quelques exemples. Son président, Cary Sherman, a même admis, devant les sénateurs américains, qu’il y aurait
certainement d’autres cas comme celui de Brianna, mais, a-t-il promis, ‘ Vous serez surpris du nombre d’adultes impliqués dans ces pratiques ‘.En France, l’Union des producteurs phonographiques français indépendants a tenu à réagir en désavouant le type d’action engagé outre-Atlantique. Comme le Snep, lUPFI déplore les ravages du peer-to-peer, mais préfère en appeler au
développement de services de vente de musique en ligne attractifs et crédibles.
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