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La première carte graphique «open source» voit le jour

Réservée à un public d’universitaires, l’OGD1 est la première carte graphique aux spécifications ouvertes.

Le monde du libre a encore frappé : après avoir «libéré» le logicielau moyen de GNU, Linux, etc. les partisans de l’ouverture du code s’enprennent désormais au matériel et sortent leur première carte graphique, l’OGD1.

Pour couper court à tout malentendu, précisons qu’il ne s’agit pas pourl’association Open Graphic de concurrencer les nVidia, AMD etIntel, qui dominent le marché et disposent d’une armée d’ingénieurs. Pour l’instant, la carte est uniquement destinée à un public de spécialistes disposantd’outils et de connaissances en programmation HDL et en design FPGA… –,et son prix, de 950 euros environ, devrait dissuader les badauds tropcurieux.

Pour ce prix, on dispose d’une carte PCI-X (du PCI 64 bitsmais compatible avec ce bon vieux port PCI) intégrant deux puces, uneSpartan XC3S4000 Xilinx, qui réalise les calculs, et une FPGA(Lattice LXFP10), que l’on programme pour utiliser le processeurSpartan comme une carte graphique. On retrouve aussi 256 Mo de DDR,deux sorties DVI et une sortie S-Vidéo. Concrètement, les utilisateurspeuvent programmer leur puce graphique comme bon leur semble pourfavoriser l’affichage, l’encodage vidéo, etc.

Pour l’instant, ce type de carte n’a pas vocation à faire tourner lesjeux. Et nul doute que seul Linux sera reconnu au début (uneversion tournant sous Ubuntu avait été présentée en 2007). La carte nerépond pas à une logique de marché mais représente, à l’image de ce quia été réalisé dans le domaine du logiciel, la première pierre d’un PC dont lestechnologies de matériel seraient ouvertes.

L’aventure du logiciel a été marquée par des personnalités emblématiques(Richard M. Stallman ou Linus Torvalds), Ici, c’est TimothyMiller, ingénieur de son état qui a lancé le projet et qui le portedepuis quatre ans. Il ne s’agit pas pour l’équipe qu’il anime de sortir une puceouverte par coquetterie, mais pour répondre à des besoinsspécifiques, notamment permettre au développeurs d’écrire des pilotesqui ne soient pas tributaires de l’architecture x86 (les processeursdes PC grand public) ou encore de prendre en charge différents OS. Les applications et les développements futursseront placés sous des licences libres.

Réservable pour l’instant uniquement en précommande – la production ayant un coût non négligeable, le constructeurattend la première centaine de commandes –, cette carte ne doit pas êtreconsidérée comme une fin en soi mais comme un prototype, une plate-formede test pour étudiants et chercheurs. Mais elle préfigure peut-être une démarche qui pourrait s’étendre.

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Adrian BRANCO