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La politique du double langage

Boucle locale radio, dégroupage, UMTS… Il y a fort à parier que ces dossiers n’avanceront plus dans les mois à venir. A moins d’un an de la présidentielle, les pouvoirs publics ont la tête ailleurs.

Boucle locale radio, dégroupage, UMTS : l’état de la concurrence dans les télécommunications n’est guère à la hauteur de l’autosatisfaction du gouvernement. Et il y a fort à parier que ces différents dossiers n’avanceront plus dans les mois à venir. À moins dun an de l’élection présidentielle, c’est peu dire que les pouvoirs publics ont la tête ailleurs.Conséquence : la concurrence dans la boucle locale, ” le ” grand chantier de la législature en cours, devra encore attendre. Certes, une vingtaine de stations de base sont en phase de déploiement dans la boucle locale radio, mais il est vraisemblable que l’objectif initial de quatre opérateurs par région administrative ne sera jamais atteint. Heureusement que les critères d’aménagement du territoire et de rapidité de déploiement étaient essentiels pour l’attribution de ces licences !Même constat concernant le dégroupage, où France Télécom continue à ” promener ” ses interlocuteurs avec la complicité objective de l’État, son principal actionnaire. Une tactique qui ne lui réussit pas si mal puisque la plupart de ses concurrents potentiels sont en difficulté, avant même d’avoir commencé à en découdre. Avec la tentation évidente de conserver à France Télécom l’essentiel de son monopole, un peu comme dans le transport aérien, où les pouvoirs publics ont permis à Air France de bétonner son territoire.Autre exemple de cette mauvaise grâce gouvernementale, le non-respect de la directive sur la libéralisation du marché du gaz naturel, avec à la clé une assignation de la France devant la Cour européenne de justice. Ajoutons-y le vaudeville autour de l’UMTS, avec ce drôle de ” concours ” où il y a davantage de licences à attribuer que de candidats, et l’on comprend que la situation, vue de l’étranger, prête à sourire. À part cela, “la France est sur la bonne voie”, affirme, sans rire, le secrétaire d’État à l’Industrie, tout en répétant urbi et orbi qu’il est un partisan convaincu des bienfaits de la concurrence. À condition que la libéralisation ne vienne pas faire de l’ombre à un champion national qui s’exporte plutôt bien…

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Henri Bessières