La plaque tournante des applications de l’entreprise
Une solution d’EAI est construite autour d’un moteur intelligent par lequel transitent des messages métier. Cette architecture masque les formats d’applications et les middleware.
Répercuter dans un PGI une commande saisie par l’agent d’un centre d’appels, voilà, parmi cent autres, un exemple de problématique qui nécessite une interface entre des applications. Candidate au titre de plaque tournante du système d’information, une solution d’EAI propose un cadre qui évite la réalisation d’autant d’interfaces que de couples d’applications. Baptisé message broker, son c?”ur est un moteur dont l’indépendance vis-à-vis des applications bannit toute corrélation entre leurs évolutions respectives. Par lui transitent des messages qui véhiculent des transactions ou manipulent des objets métier, tels que ” client ” ou ” commande “. Certaines applications publient ces messages tandis que d’autres y sont abonnées. Mais le message broker ne se comporte pas en simple bo”te aux lettres. On peut aussi lui insuffler de l’intelligence en écrivant des règles de gestion qui analysent le contenu des messages pour les orienter ou envoyer d’autres messages vers telle ou telle application.
Des middleware masqués par le message broker
Sous ces couches métiers subsistent des middleware classiques, dont les plus utilisés sont les MOM (Middleware orientés messages), qui améliorent le découplage entre applications. Mais, selon les contraintes temps réel, on préférera parfois des transferts de fichiers ou des protocoles synchrones. Le message broker masque ces middlewares, qui pourraient évoluer vers les standards d’Internet (HTTP, SMTP). Il serait aussi souhaitable de normaliser les formats des messages, tant dans la perspective d’une EAI entre entreprises que pour simplifier, voire pour supprimer, le développement des connecteurs qui réalisent des transformations de formats pour cibler chacun des progiciels du marché. XML ne s’attaque qu’au format technique, alors qu’il faut aussi en préciser les caractéristiques sémantiques. Une tâche ardue à laquelle se sont attelés des organismes comme l’OAG ou le W3C. “Mais je crois plus en une standardisation de fait par les éditeurs eux-mêmes, Microsoft en tête”, estime Pierre Pezziardi, directeur technique d’Octo Technology.