Si l’Hexagone compte un impressionnant contingent de 1 100 auteurs de BD, édite près de 1 300 nouveaux albums annuels, et accueille, sur son sol et celui de l’Europe francophone, quelque 150 éditeurs de BD, Français et Belges n’ont pas le monopole du 9e art. Résolument tournée vers l’international, la 29e édition du Festival international de bande dessinée d’Angoulème, du 24 au 27 janvier (programme complet sur www.labd.com) présentera ainsi les ?”uvres d’Américains, Japonais, Brésiliens, ou encore Néo-Zélandais, lors de l’exposition Traits contemporains, consacrée à la nouvelle vague d’auteurs de BD, tandis que le travail de l’Argentin Carlos Nine, révélation de l’édition 2001, sera exposé dans un espace spécifique, jusqu’au 3 mars. Les “bulleurs” d’outre-Atlantique auront quant à eux les honneurs de deux expositions dédiées, à voir jusqu’au 5 mai : Maîtres de la bande dessinée américaine, avec en guest star Will Eisner, créateur, entres autres, du Spirit (biographie et albums sur http://willeisner.tripod.com) ; et Comics : génération indépendants, hommage à la nouvelle génération d’auteurs américains, les Mike Mignola, Jill Thomson, Alan Moore, ou encore John Porcellino, trublions des studios bien décidés à ne plus être seulement des petites mains au service des marchands, mais des artistes à l’identité revendiquée. “Si, au début des années 1990, les éditeurs considéraient les personnages, et non les auteurs, comme le principal vecteur du succès des “Comics”, aujourd’hui, ce sont les scénaristes et les dessinateurs vedettes qui sont mis en avant pour relever les ventes des séries”, note Jean-Marc Thévenet, directeur général du festival. L’exposition consacrera une section à la Génération internet, auteurs de BD qui utilisent le web pour donner une visibilité, en marge des studios, à la singularité de leur travail, tandis que Traits contemporains s’intéressera, entre autres, à l’influence du multimédia et des nouvelles technologies sur le paysage éditorial. “Les moins de 30 ans utilisent massivement l’ordinateur, rappelle Jean-Marc Thévenet, pour la colorisation ou la mise en page, une minorité, à l’instar de Colonel Moutarde, concevant même l’intégralité de leurs ?”uvres sur support informatique “. Autre innovation notable : l’influence du sample sur le travail de certains jeunes auteurs : Diego Aranega et Cizo, à découvrir dans Traits contemporains, détournent icônes et images de leurs homologues, et les retravaillent pour imaginer un graphisme qui leur soit propre. L’art du dessin n’est donc plus indispensable pour concevoir des planches, et le récit devient pièce maîtresse des albums. Des récits plus intimistes que jamais, et de plus en plus autobiographiques : parmi les quelque 270 auteurs en compétition cette année, une quinzaine ont choisi de se raconter en bulles. “Un record”, constate Jean-Marc Thévenet, qui aime à rappeler que “la BD est un genre littéraire à part entière “. La 30e édition du Festival, l’an prochain, devrait plus que jamais le marteler : soutien promotionnel des auteurs consacrés par les prix Alph’art, refonte des expositions, plus grande place consacrée à l’écriture multimédia, Jean-Marc Thévenet (lire son interview sur www.labd.com) promet un anniversaire “détonnant” et médiatique !Festival international de la BD d’Angoulème, du 24 au 27 janvier. Réservations : 08 20 07 20 20
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