Avec Etexx, aujourd’hui en liquidation judiciaire, c’est l’une des places de marché les plus novatrices qui disparaît. La start-up, souvent citée en exemple par les médias et sélectionnée au dernier Capital IT, était à court de liquidités.Basée à Sophia Antipolis, depuis sa création à l’été 1999 par Frédéric Allard et Frédéric Court, Etexx s’était fait un nom dans l’industrie du textile en vendant notamment des briques logicielles pour l’automatisation des relations clients (suivi de commandes…).Tous les acteurs du marché, façonniers, créateurs, vendeurs ou tisseurs, se retrouvaient sur Etexx pour y présenter leurs modèles, choisir et négocier de nouveaux tissus, ou anticiper les grandes tendances des collections à venir.Le site comptait 11 000 membres enregistrés et abonnés à ses services, et près de 10 000 produits référencés. Après avoir réalisé un chiffre d’affaires avoisinant 5 millions de francs pour sa première année d’activité, Etexx tablait sur 25 millions de francs de revenus en 2001, et espérait atteindre l’équilibre financier à l’horizon 2002.Mais la société, qui avait pourtant revu ses ambitions à la baisse, n’aura pas résisté à l’échec de sa seconde levée de fonds.
Un secteur très conservateur
” En tant qu’investisseurs, nous avons sous-estimé les résistances structurelles d’une industrie aussi conservatrice que celle du textile “, estime le directeur général de Partech International en France, Philippe Colombel. Selon lui, ” une place de marché a par définition un impact très important sur les “process” de décision des entreprises concernées, et tout cela est très lent à bouger “.Après avoir participé au premier tour de table, le fonds d’investissement souhaitait pourtant continuer l’aventure. “Mais, on a rarement raison contre tout le marché “, tempère Philippe Colombel, pour qui ce qui arrive à Etexx est “révélateur d’une certaine défiance actuelle vis-à-vis des places de marché, qui s’avèrent le plus souvent beaucoup plus rentables pour les participants que pour les actionnaires”.De plus, abordée dans un premier temps avec une certaine curiosité, Etexx s’était développée de manière autonome jusqu’à être considérée comme un concurrent sérieux par les salons professionnels traditionnels.Ces derniers, s’ils souhaitaient passer des accords commerciaux avec le site, n’envisageaient apparemment en aucun cas de conclure des accords capitalistiques, ce dont a précisément besoin une jeune entreprise.Présente à New York et à Paris, la société comptait au plus fort de son activité quatre-vingt collaborateurs. Le site Internet restera opérationnel jusqu’au début de lété.
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