Passer au contenu

La pénurie d’informaticiens ? Parlons-en !

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Au moment où le marché de l’emploi repart, les informaticiens et autres chefs de projets d’une quarantaine d’années s’étonnent de voir les employeurs rejeter leur candidature.

Et si la pénurie d’informaticiens était une plaisanterie ? Les SSII clament à tout vent qu’elles recrutent par centaines des informaticiens, voire par milliers, comme chez Atos Origin par exemple. Et toutes se plaignent de ne pas trouver les candidats adéquats…L’une d’entre elles est allée jusqu’à signer un accord cadre avec l’Education nationale pour intégrer une centaine d’emplois jeunes, comme si le marché de l’emploi était complètement tari.Or, dans le même temps, on entend périodiquement des chefs de projets s’étonner d’être éconduits et de voir les portes des employeurs se fermer devant eux.A 40 ans, ils sont jugés trop vieux, trop techniques, trop chers pour les postes offerts, et trop éloignés de l’outil et de la culture Internet, pour intégrer des équipes de jeunes collaborateurs.On en arrive à une situation proche de l’aberration. Comment les recruteurs peuvent-ils encore invoquer de telles raisons pour ne pas embaucher ? A moins que la vérité ne se trouve ailleurs.La pénurie ne serait-elle pas organisée par les SSII elles-mêmes qui veulent trouver à moindre prix des collaborateurs dont elles revendront les services dans les meilleures conditions ?Dans un tel contexte, un petit vernis de formation et un discours de circonstance sur les facultés d’adaptation (et la malléabilité ?) d’une population de jeunes diplômés tout droit sortis de l’école font l’affaire. Qu’importe, après tout, si les nouvelles recrues en viennent à perdre bien vite leurs illusions sur ce marché de l’emploi qu’on leur avait promis si brillant.Quand les SSII comprendront-elles qu’elles génèrent elles-même les pénuries en formant mal, voire pas du tout, leurs salariés. A quelques exceptions près, la question est aujourd’hui sans réponse.Il serait temps, à une époque où l’on vante tant la gestion des connaissances (knowledge management), que celle-ci soit enfin mise en pratique dans les sociétés qui ne s’en servent aujourd’hui que comme un simple concept marketing ou de communication.Prochaine chronique le lundi 19 mars

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Anne-Françoise Marès