Jusqu’à présent, les jeux vidéo et la 3D étaient leur terrain de prédilection. Les cartes graphiques embarquaient de plus en plus de mémoire, empilaient c?”urs et gigahertz pour faire la course au nombre d’images par
seconde dans les jeux Doom, Need for Speed ou Half Life. Mais leur formidable puissance de calcul commence à susciter un intérêt pour des applications bien plus sérieuses.Les scientifiques de Folding@Home ont ainsi adapté leur programme de décodage des protéines afin qu’il s’appuie sur le processeur des accélérateurs graphiques d’ATI. Avec cette simple modification, la vitesse de
calcul est multipliée par 20 ou 30. Une fois le programme optimisé, les responsables du projet estiment la possibilité d’atteindre une puissance, par ordinateur, de 100 gigaflops (milliards d’opérations en virgule
flottante).L’enjeu est énorme. Un Cray d’entrée de gamme est référencé à 204 gigaflops et coûte des dizaines de milliers d’euros. Utiliser de simples PC pour réaliser des opérations équivalentes permettrait de fortes
économies dans l’industrie pétrolière, l’armement ou la modélisation financière.
Programmer en assembleur
Seulement voilà : pour détourner l’usage de l’accélérateur graphique, il faut revenir à l’âge de pierre et programmer en assembleur. Dissuasif. Des ébauches techniques ont donc été discutées lors du Sig Graph,
cet été, et pendant le Super Computing à la rentrée. Mais, ces dernières semaines, tout s’est accéléré avec la naissance de Peakstream. En effet, cette jeune pousse travaille en sous-marin depuis plus d’un an sur un ensemble de
bibliothèques et d’API qui seront compilées sur plusieurs plates-formes, dont la fameuse combinaison processeur-accélérateur graphique.L’annonce a fait d’autant plus de bruit qu’elle a quasiment été synchronisée avec le rachat d’ATI par AMD. Du coup, chacun imagine le retour du coprocesseur mathématique standardisé comme le vénérable 80×87,
il y a quelques années. Un retour qui signerait la mort des accélérateurs de calcul spécialisés (transputer, FPGA, etc.), sachant que les puces R500, d’ATI, et G80, de nVidia, devraient dépasser les 500 gigaflops par c?”ur. Des PC
de bureau qui atteignent le téraflop. Inimaginable il y a quelques années.
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