Les télécoms ont aussi leurs start-up. Ces ” nouveaux nouveaux ” opérateurs, en opposition aux opérateurs alternatifs désormais ” traditionnels “, ne parlent pas d’infrastructures, mais de services, encore et toujours de services ! Ces sociétés, qui ne misent que sur IP pour mener à bien leurs affaires, se sont choisi pour nom de baptême Red Cube, Maiaah!, QoS ou Ipway.
Le Web n’est pas loin
” Les opérateurs IP sont la relève “, déclare fièrement Gérard Codeluppi, directeur général de la filiale française du suisse Red Cube. ” Leur force, c’est l’expertise que les opérateurs traditionnels n’ont pas dans le domaine IP “, affirme, de son côté, le cofondateur de Maiaah!, Thibaut Bechetoille.Les stratégies de ces nouveaux acteurs de la téléphonie divergent pour aborder un marché français encore très attentiste. Ainsi, la plupart des prestations de Red Cube sont des packages vendus aux opérateurs classiques ou aux fournisseurs d’accès. Si tous les services ne sont pas prêts, la société vend pour l’instant des minutes de voix sur IP à de très gros opérateurs, qui ne souhaitent évidemment pas que cela s’ébruite. À destination des ISP et des sites marchands, Red Cube a dans ses cartons un projet baptisé U-Push, service de ” click and phone ” permettant à l’internaute d’être mis directement en relation téléphonique avec le site sur lequel il se trouve, sans se déconnecter. L’URL pour ce service coûtera 10 000 francs ht, en plus d’un abonnement mensuel de 920 francs ht.
Des cibles en puissance pour les plus grands
Maiaah!, quant à lui, s’est spécialisé uniquement dans le service de réseaux privés virtuels sur IP en partant d’un constat simple. “En entreprise, il y a un véritable fossé entre la partie applicative et le réseau. Nous y avons vu l’opportunité de créer notre société”, explique Thibaut Bechetoille. Mais, sur ce terrain, Maiaah! n’est pas vraiment tout seul.Même si les opérateurs traditionnels ont mis longtemps à y venir, ils ont aujourd’hui, pour la plupart d’entre eux, lancé leurs propres offres. D’ailleurs, dans les appels d’offres auxquels il répond, Maiaah! doit faire face à une forte présence de sociétés comme Cable & Wireless, isdnet, Uunet, ou encore France Télécom, et, de manière plus marginale, Belgacom, Siris ou KPNQwest. Face à ces anciens, Thibaut Bechetoille reste serein : “Ils veulent faire beaucoup de choses en même temps, moi je dis : place aux spécialistes.”Ipway se veut, lui, le chantre de la convergence voix-données. Et pour ce nouvel opérateur, cette convergence ne peut passer que par… IP, évidemment. Un autre acteur, le britannique QoS, devrait s’implanter dès ce mois-ci dans l’Hexagone. S’appuyant sur des chiffres de sources diverses, Maiaah! estime le marché d’Europe de l’Ouest des services VPN-IP à 3,5 milliards de dollars à la fin de 2000 et à 13,5 milliards en 2004.Une belle galette en somme. Que ces opérateurs risquent pourtant de ne jamais voir dans leur assiette, sous leur propre nom, car leur spécialisation dans ces services de nouvelle génération tout-IP les transforme, de facto, en cible alléchante… et pas trop chère.
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