Le secteur des technologies de l’information a représenté 5,5 % du PIB français en 1999 – contre 7 % aux Etats-Unis – et 3 % des emplois. Depuis 1994, en France comme aux Etats-Unis, on assiste dans ce secteur à une croissance de l’emploi, en particulier pour les services informatiques. Christian de Perthuis, directeur du secteur nouvelle économie du cabinet d’étude Bipe, a dévoilé, dans le cadre de la rencontre annuelle de la mission Ecoter au Sénat, quelques prévisions pour la France à la lumière de l’évolution américaine.Pour Christian de Perthuis, la nouvelle économie n’est pas réductible à un secteur de production. Elle s’assimile plutôt à un changement d’environnement comparable aux révolutions industrielles des XVIIIe et XIXe siècles. Cette nouvelle économie se définit comme un processus qui transforme l’information brute en connaissance utile, tout en créant de la valeur. Elle suppose les effets conjugués d’une rupture technologique (les technologies de l’information), de superstructures économiques (libéralisation et régulation des marchés, par exemple) et d’attentes sociales spécifiques (organisation du travail, qualification des emplois). Elle se caractérise aussi par la maîtrise de l’inflation : en bousculant les intermédiaires traditionnels, le commerce électronique renforce le pouvoir des consommateurs et entraîne une baisse des coûts.
Deux scénarios pour la France dans les cinq années à venir
Cette spécificité fait que la nouvelle économie entraîne l’ensemble de l’économie : la croissance générée par les secteurs de l’informatique et des télécommunications ne suffit pas à en mesurer l’impact. Il faut aussi évaluer les effets de l’utilisation des technologies de l’information dans les autres secteurs de l’économie. C’est ce qu’a tenté le Bipe, en mettant récemment au point, pour le secrétariat d’Etat à l’Industrie, une méthode qui permet de simuler et de quantifier leur effet d’entraînement.Cette méthode permet d’établir deux scénarios de développement pour la France au cours des cinq années à venir. Selon le premier, minimaliste, un effet d’utilité restreint engendrerait un gain de croissance de 0,6 point par an et créerait environ 74 000 emplois par an. Selon la deuxième hypothèse, plus optimiste, l’effet d’utilité élargi permettrait d’atteindre 1,6 point par an de croissance supplémentaire et de créer 190 000 emplois par an. Christian de Perthuis reste cependant très prudent. Si les technologies de l’information rehaussent sans conteste le potentiel de croissance, ce phénomène s’accompagne, à ses yeux, de risques importants, aussi bien en matière de conjoncture que de régulation des marchés : l’apparition de nouveaux monopoles, notamment, pourrait ruiner les perspectives d’une croissance sans inflation.
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