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La nouvelle économie peut servir à emballer le poisson

La chute vertigineuse des valeurs de la nouvelle économie inspire aux actionnaires cette interrogation légitime : que se passe-t-il lorsqu’un cours crève le plancher du zéro ?

La Commission des opérations boursières plancherait, selon nos informations, sur un moyen ultra-efficace de relancer la future ” ex-nouvelle économie “. Idée de base : autoriser la descente des actions sous la valeur zéro. Imaginons ainsi que l’on vous rachète vos 120 000 actions boocoodsoo.com, cotées moins 40 francs l’unité. Vous devriez à votre acheteur la somme de 4,8 millions de francs ! Une excellente raison pour que les offres se bousculent. Du coup, l’action boocoodsoo.com devient très recherchée : son cours remonte en flèche.Evidemment, tous les acheteurs successifs d’actions boocoodsoo.com réaliseront des moins-moins-values, c’est-à-dire qu’ils auront gagné de l’argent ! Et voilà comment, grâce à l’imagination de quelques financiers talentueux, la nouvelle économie va rebondir jusqu’aux cieux (et même au-delà).C’est globalement une bonne nouvelle. Sauf pour vous, naturellement, car vous êtes le premier dans l’engrenage. Vous choisissez de ne rien dire, vous refusez de vous sacrifier pour sauver la Bourse souffrante ? Il vous reste tout de même des solutions pour valoriser vos titres dangereusement négatifs. D’abord, le papier timbré peut servir à emballer le poisson. Les acheteurs rôdent, mais l’odeur est dissuasive. Les titres boursiers peuvent également servir à retapisser les murs (face imprimée cachée, naturellement). Vendez ensuite l’appartement. Au pire, le papier timbré brûle bien. Ça aggrave l’effet de serre, mais, dans votre cas, cest infiniment plus rentable comme combustible que le billet de 500 balles.Prochaine chronique le samedi 10 mars

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Pierre Grumberg