Les SSII spécialisées dans le monde Internet et l’e-business se précipitent sur la Bourse de Paris. A voir les performances des introductions de Valtech, de Fi System, d’Alti, d’Alten et autres Team Partners, on peut comprendre leur engouement pour la nouvelle économie, quitte à modifier leur image et leur champ d’action. Pour Serge Van Kempen, président-fondateur de FRI, société de conseil en stratégie et communication financière, l’heure est à l’alliance de l’économie réelle et de l’économie virtuelle.
Depuis fin 1998, on assiste à de multiples entrées en Bourse de SSII issues des nouvelles technologies. Que faut-il faire pour réussir ?
Il faut savoir impérativement associer trois ingrédients : une très forte compétence technologique, et un savoir-faire en acquisitions et en communication et création de marque. C’est la somme des trois qui fera la réussite de sociétés telles que Fi System, Cross Systems, Valtech ou CStech. Pour preuve, Fi System réalisait au départ la majorité de son chiffre d’affaires dans les prestations classiques. Aujourd’hui, Fi System répond aux besoins de l’e-business après avoir retravaillé son image.
Comment ces petites SSII se présentent à l’examen d’entrée en Bourse ?
Le monde de la finance se base sur ce que vous allez être demain, et non sur une projection du passé. A la Bourse, on regarde quelle technologie est crédible, quels sont les atouts de base de la société, et aussi les dirigeants de la société. Ces derniers sont-ils capables de suivre l’objectif qu’ils se sont fixé ? Ce n’est pas par hasard que nous assistons à des rapprochements et à des fusions, et que des dirigeants très compétents rejoignent ce type d’entreprises.
Mais il y aura fatalement une redistribution des cartes. Comment l’expliquez-vous ?
Les grandes SSII ont pris du retard dans leur approche du monde Internet. Ce qui a permis aux petites et aux nouvelles d’attaquer aussi vite ce nouveau marché chéri par la Bourse. Il y a donc eu un choc frontal entre les SSII traditionnelles et les petites sociétés de services qui évoluaient jusqu’ici sur des marchés de niche et ne touchaient pas au c?”ur du système d’information. De plus, le passage à la nouvelle économie a abouti à une inversion des valeurs. Par exemple, Valtech peut très bien, en terme de valorisation boursière, s’approprier les SSII Unilog ou Sopra. Inversement, Valtech a deux choix à l’avenir : ou bien il devient aussi important qu’un Big Five, ou bien il sera racheté par un cabinet de conseil. En nouvelle économie, la création d’une image forte va engendrer de la valeur. La société française BVRP l’a très bien compris.
En quelles autres jeunes sociétés croyez-vous aujourd’hui ?
Uti, intégrateur de technologies Web, pèsera entre 200 et 400 millions de francs fin 2000 et prépare son entrée en Bourse ; CSTech spécialisée dans l’ingénierie de sites Internet, et autres IB Group. com qui offre des solutions e-business (CA estimé à 1 200 MF en 2000) ont compris qu’il fallait ces trois ingrédients pour réussir. Elles arrivent ou sont sur le marché libre aujourd’hui.
Quels sont ceux – parmi tous ces nouveaux entrants – qui résisteront aux aléas de la Bourse ?
Un bon tiers de ces sociétés est resté au cours datant de leur introduction en Bourse, voire en dessous pour certaines. Pour la simple raison qu’elles ne répondaient pas aux trois critères de base ou qu’elles n’avaient pas un bon positionnement sur leur marchéL’adaptation, condition de survie
Depuis plus d’un an, les SSII spécialistes de solutions appliquées au Web font leur entrée en Bourse. Ces nouveaux titres Internet qui manquaient au marché financier français attirent de nombreux investisseurs, et le potentiel du secteur des hautes technologies reste élevé. La Bourse est devenue un levier incontournable pour ces sociétés qui ont besoin d’assurer rapidement leur croissance. Cela n’empêchera pas une sélection au profit de ceux qui sauront dévelop-per une politique d’acquisition sélective et une expertise de haut niveau, avec, si possible, des métiers complémentaires. CBu
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