Et lorsqu’elles sont annoncées trop longtemps à l’avance, les informations finissent, elles aussi, par arriver. Quoique, le plus souvent, dans l’indifférence générale.Ainsi les dirigeants de Yahoo, d’Amazon et d’eBay, pour ne citer que ces exemples flagrants, claironnent-ils depuis bientôt dix ans qu’ils parviendront un jour à atteindre le nirvana des bénéfices. D’où des
trésors de patience, mais aussi des ressources psychologiques et financières insoupçonnées. Et, surtout, un culot monstre au service d’un pari que beaucoup jugeaient perdu d’avance.Ce jour de gloire est arrivé. Les rescapés de la nouvelle économie, qui, pour la plupart en sont également les pionniers, sont dans le vert. Qui s’en soucie ? Les zélotes, thuriféraires et adorateurs de start up et autres
vélos hollandais boboïsés, les sectaires du ping-pong saucisson, les accros de Boursorama, qui croyaient tenir le Graal en prenant la pose, un mégagobelet de Coca à la main et les yeux rivés sur l’écran orné de l’inévitable photo du
Che, ont fait long feu.Faut-il en conclure que les survivants de la nouvelle économie ne doivent leur salut qu’à des méthodes et des comportements inaccessibles au commun des mortels, et, par conséquent, impossibles à répliquer ? Certainement pas.
La recette de Jeff Bezos et de ses compères est, en effet, d’une clarté de cristal, irréfutable comme l’éléphant, eût dit Vialatte.Un fort trafic, généré par un bouche à oreille positif, avec, pour soubassement, un effet de ciseaux à l’efficacité redoutable : la vraie simplicité d’usage, qui n’a d’égale que la complexité de la
technologie. Le tour est joué.Facile ? Essayez. En attendant, le rire tonitruant de Jeff Bezos, qui est longtemps passé pour le neu-neu de service, prend des accents sardoniques. Ce qui nous ramène à Michel Simon.* Grand reporter à 01 Informatique
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