En 2000, 301 539 vols de voiture ont donné lieu à un dépôt de plainte, selon le ministère de l’Intérieur. Sur ce total, 21 701 affaires ont été élucidées, le voleur ayant été retrouvé. Mais seulement 70 % des voitures sont récupérées, parfois dans un triste état.
Lier les véhicules à la police
Depuis les années quatre-vingt, en parallèle au perfectionnement des systèmes antivols, la technologie est utilisée pour récupérer le véhicule avant tout dommage. Pionnier, l’Américain Lojack, créé en 1986 dans le Massachussets, joue la carte des fréquences radio, en équipant les véhicules d’émetteurs, et les forces de police de détecteurs qui les localisent. Développée aux États-Unis, la solution est devenue internationale. Elle revendique plus de 3 millions de voitures équipées. Elle est toutefois lourde, notamment en investissements, puisqu’il faut fournir des équipements spécifiques aux équipes de recherche.Avec l’arrivée du GPS (Global Positioning System), le positionnement via le réseau satellitaire de la Défense américaine, le nombre d’entreprises proposant des services de localisation de véhicules volés explose. Couplée à la téléphonie mobile, la formule nécessite d’installer un équipement dans le véhicule, mais elle n’exige pas le même appareillage pour les forces de l’ordre. Le positionnement du véhicule est fourni clé en main à la police, que la voiture circule, ou que celle-ci ait été empêchée de redémarrer par l’envoi d’un SMS coupe-circuit.La police reste pourtant incontournable : une fois averti du vol, le propriétaire doit déposer plainte. Ensuite, le prestataire de service localise le véhicule et fournit l’information aux forces de l’ordre, voire travaille main dans la main avec elles pour arrêter le voleur. La formule devrait intéresser le consommateur car les compagnies d’assurance suivent avec bienveillance ces solutions permettant d’éviter la perte définitive du véhicule. Il faut dire que la facture s’est élevée à près d’1 milliard d’euros pour les assureurs français en 2000, selon le Centre de documentation et d’information de l’assurance (CDIA). Déjà au Canada, par exemple, les particuliers équipant leur véhicule de la solution Mobilus, de Datacom, peuvent automatiquement bénéficier d’une ristourne de 10 à 45 % sur leur police d’assurance contre le vol. Reste qu’il en coûte souvent près de 1 000 euros pour équiper une automobile, montant auquel il faut ajouter l’abonnement mensuel au service, de plusieurs dizaines d’euros par mois.
Pour le haut de gamme
Pour l’instant, l’intérêt n’est donc manifeste que pour les véhicules haut de gamme. Par exemple, le quatuor de tête de ceux équipés par la solution de Fleet Technology est composé de marques allemandes : BMW, Audi, Mercedes et Porsche. Selon une enquête réalisée par le cabinet d’étude marketing Driscoll-Wolfe, en mai 2002, auprès d’un panel de 20 000 consommateurs américains, l’intérêt augmente avec son prix : si 41 % des conducteurs sont intéressés par la localisation de véhicules volés, la proportion augmente à 50 % pour les propriétaires de voitures à plus de 50 000 euros. “La commercialisation a débuté, il y a deux ans, avec des prix très élevés de l’ordre de 2 000 euros, explique-t-on chez le Français Technium. Mais nous croyons à l’éclosion d’un marché grand public, notamment en élargissant la palette de services, avec de la téléphonie main libre.” Mais en attendant cet essor, tout le monde joue la carte de l’équipement des véhicules d’entreprise, qu’il s’agisse de flottes de camions, de taxis ou de loueurs de voitures. Et au-delà de la récupération du véhicule ou de la cargaison volée, la localisation est utilisée pour des applications de management, telle l’optimisation de l’utilisation d’une flotte de transport.
4 start-up qui comptent dans la localisation de véhicules
Traqueur (FR)Date de création : 1997
Fondateur : S. Schmoll
Nombre de salariés : 18
Fonds levés : 4,6 millions d’euros
Fonds recherchés : non
CA prévisionnel 2002 : NC
Partenaires stratégiques : Motorola, TDF, EADS-DSN, HeliparisTraqueur prépare l’adaptation française du système Lojack. Son tour de table comporte d’ailleurs une participation de 15 % du spécialiste américain de la recherche de voitures volées via les fréquences radio. Ce choix explique la course de fond de cette société depuis 5 ans : développement de marqueurs avec Motorola, de détecteurs avec EADS Defense System Networks, le maître d’?”uvre du réseau de communication des forces de l’ordre, et partenariat avec TDF pour l’activation et la détection des marqueurs via son réseau de pylônes. Traqueur a décroché une licence d’exploitation de réseau radioélectrique auprès de l’Autorité de régulation des télécommunications, et signé une convention d’équipement avec les forces de l’ordre. Le lancement est prévu pour novembre 2002.Technium (FR)Date de création : juillet 1999
Fondateur : S. Drahy
Nombre de salariés : 20
Fonds levés : 2,2 millions d’euros
Fonds recherchés : NC
CA prévisionnel 2002 : 3 millions d’euros
Partenaires stratégiques : NCAprès 15 ans d’expérience dans l’avant-vol, notamment les systèmes d’alarmes automobiles, Sidney Drahy, le Fondateur de Technium, prend le problème par l’autre bout. À partir d’un module GPS, initialement développé pour l’avionique, la société propose son service de localisation depuis septembre 2001 et revendique près de 12 000 véhicules équipés. La majorité des clients sont des professionnels, auxquels Technium propose aussi des solutions logicielles de gestion de parcs automobiles. Cependant, l’ajout de fonctionnalités pour le grand public est programmé. La dualité du positionnement ?” particuliers et professionnels ?” se retrouve dans la liste des constructeurs référençant la solution, où Porsche côtoie Iveco. Technium prépare une commercialisation à échelle européenne.Fleet Technology (FR)Date de création : 1999
Fondateurs : P. et H. de Saint-Léger
Nombre de salariés : 12
Fonds levés : 1,1 million d’euros
Fonds recherchés : 3 millions d’euros
CA prévisionnel 2002 : 2,5 millions d’euros
Partenaires stratégiques : NCEn 16 mois d’existence, Volsatt, l’offre de localisation de Fleet Technology, a permis de retrouver près d’une trentaine de véhicules volés, et accessoirement de tomber sur des armes et de la drogue. La société revendique un taux de réussite de 100 %, certaines voitures ayant même été récupérées à l’étranger. Née d’un partenariat entre ACT Finances, propriétaire d’un petit loueur automobile, et un bureau d’étude ayant développé une solution de localisation GPS pour la Défense nationale, l’offre Volsatt équipe actuellement plus de 2 000 véhicules, dont un quart situés dans le haut de gamme, mais aussi des engins de chantier. Pour étoffer son offre à destination des professionnels, la société Fleet Technology entend se doter d’un logiciel d’optimisation de la gestion de flotte.Datacom (CA)Date de création : décembre 1999
Fondateurs : P.-A. Savoie
Nombre de salariés : NC
Fonds levés : 5 millions d’euros
Fonds recherchés : non
CA prévisionnel 2002 : NC
Partenaires stratégiques : ATT Canada, Kheops Technologies, Rogers ATT Communications sans fil, AerisÀ 29 ans, Paul-André Savoie n’en est pas à son coup d’essai dans la récupération de véhicules volés. Il avait en effet déjà participé au lancement de Boomerang, une solution utilisant uniquement le réseau de téléphonie mobile, qui continue d’ailleurs de fonctionner à l’échelle du continent nord-américain. En créant Datacom fin 1999, il ajoute le positionnement GPS, et joue exclusivement la carte du management de flottes d’entreprise. Depuis le mois dernier, Paul-André Savoie fait son retour sur le créneau du véhicule particulier : Datacom a lancé une offre, baptisée Mobilus, qui élargit le spectre des services pour tenter de prévenir le vol. La société a en outre déposé un brevet pour une nouvelle technologie palliant les problèmes du repérage satellitaire dans les lieux souterrains.
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