Télévision, visioconférence, musique, les applications de diffusion sur Internet font florès. Mais que les données transitent par le réseau interne de l’entreprise ou par Internet, elles utilisent le même mode de transmission : la diffusion multipoint ou multitransmission. À la différence de la diffusion en mode broadcasting, qui transmet le message à tous les destinataires du réseau sans exception, ce mode de routage des données consiste à envoyer un même paquet de données à plusieurs personnes simultanément. Cet ensemble forme un groupe de diffusion géré de façon dynamique. Un utilisateur peut s’abonner ou se désabonner à tout moment.
Une adresse de classe D permet la multidiffusion
De même, un peu à l’exemple des groupes de discussion (newsgroups), un utilisateur peut envoyer des informations à un groupe de diffusion sans forcément être inscrit à celui-ci : il suffit de connaître l’adresse multipoint de diffusion, qui est unique. Celle-ci appartient obligatoirement à la classe D dont les représentantes sont codées sur des adresses IP de 32 bits. Sa structure est de type pointé et les quatre premiers bits sont obligatoirement 1110. Les 28 autres bits spécifient le groupe de diffusion. Une fois traduites en notation décimale, les adresses de diffusion IP sont comprises entre 224. 0. 0. 0 et 239. 255. 255. 255. Toutefois, certaines d’entre elles sont réservées pour des opérations de maintenance ou d’administration. En cela, elles s’apparentent au Well Known Port pour les protocoles de transport TCP et UDP, tel le port 8080 pour les applications HTTP. Autre particularité, les adresses de classe D ne sont actives que pour la diffusion et ne peuvent pas apparaître dans le champ adresse source d’un paquet IP. Elles ne peuvent pas non plus constituer l’adresse source ou de destination dans les options d’enregistrement de route. Grâce à cela, à l’exemple d’un échange de mails dans un groupe de discussion, il est possible de connaître l’adresse d’un contributeur et de lui répondre par simple réponse (reply). Et ce sans que la réponse soit diffusée à tous les abonnés du groupe. En cas d’adresse de destination inaccessible, de délai ou d’écho excessif, aucun message d’erreur ICMP (Internet Control Message Protocol) ne sera généré pour prévenir l’émetteur. Autre particularité de ces adresses, elles sont disponibles temporairement et sont libérées lorsque le groupe est vide. Elles correspondent aux adresses temporaires de diffusion multipoint ou transient multicast group. Dans le cas d’une visioconférence, dès la transmission terminée, les serveurs libèrent l’adresse. Cette dernière sera affectée à une autre session.
Les groupes partagent les bits de poids faible
Pour transmettre les paquets vers Internet, les serveurs envoient, depuis un réseau local, les paquets sur le réseau, un peu ” au hasard “. Pour que le flux soit assuré, ils devront trouver sur leur chemin des routeurs dotés des protocoles nécessaires au routage de multidiffusion : OSPF, IGMP. PIM (lire encadré). Par ailleurs, cette opération nécessite d’assurer la conversion entre les adresses multipoint IP et les adresses multipoint Ethernet. Cette opération s’effectue en utilisant les 23 bits de poids faible de l’adresse de diffusion IP (sur les 28 possibles). Ces derniers seront placés dans une adresse de diffusion Ethernet. Il peut arriver que deux groupes de diffusion aient les mêmes bits de poids faible, auquel cas, les deux groupes seront purement et simplement annihilés.
Enfin, sur le poste client, la pile IP installée, (une suite de petits programmes nécessaires à la connexion réseau) doit être adaptée pour recevoir les informations multidiffusées. Cette opération est assurée par l’application, que ce soit RealPlayer, Windows Media Player ou tout autre logiciel de discussion en temps réel (IRC), de visioconférence ou de groupe de discussion.
XAVIER B
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