L’embargo final pour le test de la Switch est tombé, aujourd’hui, à 15h. Seul problème : il n’aurait pas été complet. Pourquoi ? Parce que toutes les fonctions réseau et l’eShop ne sont pas accessibles avant le lancement de la console, le 3 mars. Autant donc attendre, après notre preview, pour vous faire part d’un avis « définitif ».
Pourtant, il y a déjà beaucoup à dire. Cela fait maintenant presque une semaine et demi que nous jouons avec la Switch. Elle devrait alors être prête à prendre place dans votre salon et à vous accompagner pendant vos déplacements.
Portable (de ping pong)
Mais ne vous leurrez pas : la Switch est avant tout une console portable. Il suffit de la voir enfichée sur sa station d’accueil, calée mais pas parfaitement immobile, pour s’en convaincre. Elle n’y est que de passage ; le fait que le dock n’intègre aucune puce (pour l’instant ?) lui apportant un véritable surplus de puissance prouve bien que son état naturel est dans la mobilité – même s’il s’agit de rester vautré plusieurs heures sur son canapé tablette en mains !
Les indices de cette mobilité essentielle sont partout quand on l’utilise pendant quelques jours. Il y a bien entendu l’ergonomie. Les Joy-con ne sont jamais aussi confortables que quand ils sont attachés à la console de chaque côté, nous rappelant une Gamegear version XXIe siècle. Au passage, les grandes mains peineront peut-être à trouver une bonne prise sur la Switch, mais nos doigts « moyens » s’y sont adaptés immédiatement.
Il y a aussi le choix du support de stockage des jeux : la cartouche. Qu’il n’est pas très facile de changer dès que la console est « à quai ». Et on ne parlera évidemment pas de la carte microSD, qui est alors tout simplement inaccessible.
Le plus petit dénominateur commun
En voulant créer une console hybride, Nintendo s’est retrouvé obligé de jongler avec différents dénominateurs, ceux de la mobilité l’emportant pour des questions d’autonomie et de compacité. La plate-forme retenue pour animer la Switch : un Tegra X1 custom, en est une preuve irréfutable. C’est une puce mobile – plutôt puissante – issue de la même famille (mais de génération suivante) que celle que Nvidia a glissé dans sa Shield Tablet K1.
Sans ses Joy-Con, la Switch ressemble bel et bien à une tablette sheikah. Quelques pouces de moins, et Nintendo sortait un smartphone ! Mais un smartphone qui ne sert qu’à jouer. Parce que Nintendo ne semble pas prêt, pour l’instant, à ouvrir d’autres usages qui enrichiraient l’expérience mobile pour sa Switch.
Autre indice de taille, les jeux sont systématiquement (sur le petit échantillon qui nous est passé entre les mains, à savoir le dernier Zelda ou la renaissance de Bomberman) plus beaux, plus fluides et tout aussi jouables sur l’écran 6,2 pouces (720p) de la console. Certains, comme Voez, sont même développés exclusivement avec le mode portable en tête.
Sont-ce les graphismes ou le plaisir incroyable de jouer n’importe où qui nous pousse à ne pas la brancher à notre téléviseur ? Difficile à dire.
Un vieux rêve réalisé
Mais il faut bien reconnaître qu’on réalise enfin un fantasme de joueur qu’on avait effleuré avec la Wii U Gamepad. C’était amusant de pouvoir jouer à portée de la console-maudite téléviseur éteint. C’est un plaisir incroyable de quitter son salon ou sa maison sans abandonner pour autant son titre préféré à un instant trépidant.
Et puis la Switch répond également à une envie. La 3DS, aussi populaire soit-elle, n’a jamais été un monstre de puissance et ses graphismes commencent à paraître vraiment désuets. La Switch est donc une occasion pour Nintendo de rattraper les joueurs partis sur smartphones et tablettes pour leurs aventures mobiles – même si on ne s’imagine pas encore, pour des raisons de sécurité, jouer à la dernière-née de Nintendo dans le métro, par exemple.
A dire vrai, la Switch en mode console de salon ne s’impose réellement qu’au moment de jouer à trois ou plus en local. Dans ce cas, la taille de son écran pousse à chercher un affichage plus large. Paradoxalement, c’est à deux qu’elle convainc définitivement qu’elle est mobile. Si vous avez fait partie de ces bandes de potes qui se passaient une Gameboy dans une roue sans fin, le fait de pouvoir faire entrer un ami dans la ronde à n’importe quel moment, en séparant simplement les Joy-Con (quand le jeu le permet, évidemment) est une petite révolution mobile géniale, dont on n’osait plus rêver.
Portable pour se créer sa propre voie
Penser la Switch comme une console portable que vous pouvez accrocher parfois à votre téléviseur rend la console bien plus séduisante. Elle échappe ainsi à la comparaison avec les consoles de salon de génération actuelle, bien plus puissantes et qui offrent des services bien plus variés. Imaginer que la Switch succède à la 3DS – qu’elle ne remplace officiellement pas, ne serait-ce que pour une différence de prix évidente – efface une partie de ses défauts.
Cela la place dans une autre dynamique, où elle bénéficie à plein de la puissance du mobile et de la communauté de développeurs indépendants qui a crû sur ces plates-formes à faible droit d’entrée, et qui anime allègrement le monde PC depuis des années.
Incapable d’être une console de salon au regard des critères imposées par la concurrence en 2017, la Switch se dessine une troisième voie, qui emprunte donc aux mobiles et à un certain monde PC – celui qui ne court pas après les dernières cartes graphiques en date.
En cela, les quelques 60 titres indépendants annoncés récemment par Nintendo pour sa Switch donnent le sourire. S’il est vrai qu’on n’achète pas une console pour des titres indés, ce sont ces jeux qui peuvent faire les soirées réussies entre amis ou en solo, ce sont eux qui peuvent faire que la console ne finira pas au placard. Ce sont eux qui peuvent faire vivre et se maintenir une communauté active… entre deux lancements de jeux Nintendo attendus.
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