Le climat défaitiste de ces derniers mois est un trompe-l’?”il : la Net-économie se porte bien. Les restructurations aux États-Unis ? Elles ne surprennent pas. En effet, les valeurs de la Net-économie étaient très spéculatives : un petit porteur gardait pendant six jours des actions comme celles d’Amazon.com contre trente mois, en moyenne, pour les titres classiques !Ces sociétés 100 % internet souffraient de faiblesses logistiques, de manque de crédibilité opérationnelle et n’offraient que de faibles avantages distinctifs. Elles ont donc subi des déconvenues. À l’heure de la ” vitesse internet “, le processus schumpéterien création/destruction s’accélère, et les entreprises disposant déjà d’un fonds de commerce et de réelles compétences sont avantagées pour prendre le virage de la Net-économie.
Moins de 10 % des effectifs sont concernés par la restructuration
Les travaux du Center for Research in Electronic Commerce (CREC) de l’université du Texas, à Austin, montrent que, même en crise, la Net-économie ne se porte pas si mal. Aux États-Unis, trois millions de salariés y sont directement impliqués. À la mi-2000, ces entreprises ont créé 600 000 nouveaux emplois et réalisé un chiffre d’affaires de 830 milliards de dollars, soit une croissance de 58 % par rapport à la période précédente. La phase actuelle de solidification de la Net-économie se traduit soit par la fusion soit par la disparition de quelques milliers de cyberentreprises dont les modèles n’ont pas résisté aux réalités des marchés. Mais, malgré les conséquences désastreuses de certains échecs, moins de 10 % des effectifs de la Net-économie sont concernés par cette restructuration aux États-Unis.La médiatisation des événements les plus spectaculaires masque le fait que les ” gros poissons ne dirigent pas la mare “. Ainsi, l’étude réalisée par le CREC en 1999 montrait que les dix premières cyberentreprises ne représentaient que 27 % des revenus. Les déboires de certains grands noms n’affectent en rien les fondamentaux de la création de richesse. Nous sommes entrés dans un contexte économique qui garantit une croissance durable de l’économie mondiale, et dont l’Europe profitera tout spécialement dans la décennie à venir. Cette expansion est surtout due à l’explosion des échanges, bénéficiant du double avantage de leur plus grande dématérialisation et de l’effet ” plug and play ” de l’internet.Cette croissance à venir n’est pas due à l’e-commerce, qui n’apporte qu’une contribution marginale à l’économie (moins de 2 % pour les deux dernières années). En réalité, la Net-économie est tirée par la progression des gains de productivité et d’efficacité globale entre les acteurs économiques. En se virtualisant grâce aux télécommunications, l’économie traditionnelle bénéficie d’une remarquable baisse des coûts de transaction qui favorise la diminution de la taille des organisations et facilite les échanges entre elles. La Net-économie permet donc de réaliser de formidables gains de productivité collectifs et offre la possibilité de faire des affaires et d’innover dans des produits et des services en ligne à plusieurs partenaires.
Une déroute boursière ne signifie pas une tempête économique
Nous entrons dans une économie collaborative entre communautés professionnelles pouvant inclure les clients afin de gagner en efficacité. Ce n’est pas seulement vrai pour les start-up : ainsi, les Céréaliers de France font participer leurs clients, les boulangers, à la réflexion sur l’évolution de leur activité. Cette approche donne lieu à un regain d’inventivité dans les modes d’organisation interentreprises (coproduction, codéveloppement, cocommercialisation) pour dégager de la valeur en limitant les investissements lourds, l’immobilisation des stocks et les frais fixes. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la forte croissance des pays engagés dans l’économie en réseau.L’expansion due aux développements des applications des intranets et des extranets professionnels sera bien supérieure à celle de l’e-commerce. L’implication des petites entreprises dans la Net-économie est un gage qu’elle reste, en dehors de son caractère spéculatif, une valeur sûre. Aussi, on ne saurait confondre les déboires de la Bourse et les tendances de fond de l’économie réelle qu’est devenue la Net-économie… qui va bien, merci.
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