Depuis quelques heures, la station spatiale internationale (ISS) a un nouvel occupant. En sommeil depuis son arrivée en février, le tout premier robot humanoïde lancé dans l’espace vient en effet de s’éveiller. Robonaut 2 (de son petit nom R2) est le fruit d’une collaboration entre la Nasa et General Motors qui remonte à une quinzaine d’années déjà.
Ce robot assistant expérimental a été conçu afin d’aider les astronautes durant leurs missions quotidiennes à l’intérieur de la station. Si tout se déroule bien, il pourrait assumer certaines tâches de maintenance comme le nettoyage de filtres… Puis, à l’avenir, préparer l’arrivée des astronautes voire sortir dans le vide spatial à leur place.
Les astronautes de l’ISS ont mis R2 en marche hier, et l’androïde est pour l’instant en phase de test. Avant de se mettre au travail, il doit apprendre à fonctionner dans un environnement sans gravité, ce qui nécessite des ajustements dans ses algorithmes de contrôle. Cependant, il peut déjà transmettre des images prises avec la caméra placée dans sa tête ; la Nasa a d’ailleurs fourni une petite photo – de piètre qualité – de ce que « voit » R2 par l’une de ses caméras.
R2 n’a pas de jambes : ce n’est qu’un tronc, muni de deux bras et d’une tête, fixé au plancher de la station spatiale. Et il n’est pas complètement autonome : relié à un ordinateur portable dans la station spatiale, il est contrôlé par les astronautes ou par des scientifiques sur Terre. Il peut néanmoins faire montre d’une relative indépendance : une fois qu’une tâche lui a été confiée, il est capable de la répéter de façon automatique.
Ce sont ses mains que les ingénieurs ont particulièrement soignées. Chacune dispose de douze degrés de liberté (1), dont quatre pour le pouce et trois pour l’index et le majeur. Autrement dit, R2 est capable de saisir et de manipuler des objets avec aisance. Quant aux bras, ils ont tous deux sept degrés de liberté et peuvent soulever 9 kg chacun (sur Terre, avec la gravité). Ce petit bijou de technologie est aussi un puissant ordinateur : pas moins de 38 processeurs (Power PC) sont nécessaires pour interpréter les signaux provenant des 350 capteurs de l’engin.
R2 a été conçu pour être mis à jour régulièrement. A l’avenir, la Nasa enverra de nouvelles pièces dans l’espace pour l’« upgrader ». Il pourrait se voir greffer de nouvelles mains pour être plus efficace, voire être muni d’une base mobile pour se déplacer librement dans la station.
Bien évidemment, R2 twitte aussi. Et son opérateur est même plutôt bavard. On peut lui poser toutes les questions que l’on souhaite sur son compte Twitter.
(1) Un degré de liberté correspond à un mouvement simple.
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