C’est un sujet qui a animé le
dernier MidemNet à Cannes en janvier : la distribution gratuite et légale de musique sur Internet, financée par la publicité. Après la vente au titre, l’abonnement, la vente avec
ou sans DRM et après la location, plusieurs initiatives visent à offrir aux internautes de la musique contre des réclames.Le site Airtist.com, basé à Montpellier, est en train de
peaufiner sa formule, prévue pour dans quelques semaines. Depuis 2005, le site vend des titres en MP3 sans verrou (DRM). On y trouve des artistes comme
Alain Chamfort, Tears for Fears, The Datsuns… La gratuité ne viendra pas remplacer ce modèle. Il s’y ajoutera, pas forcément pour tous les titres proposés par le site.L’idée consiste à passer une publicité au consommateur avant qu’il puisse accéder au morceau. Si l’icône en forme de c?”ur (le logo d’Airtist) à côté du morceau voulu est en gris, cela signifie que la gratuité n’est pas proposée pour
ce titre. Si le c?”ur est orange, l’internaute peut accéder au titre sans payer. En sélectionnant le morceau, il déclenchera alors la diffusion d’une publicité plein écran, spécialement conçue par l’annonceur pour le service.L’internaute devra la noter pour pouvoir ensuite disposer du titre, de façon définitive et sans verrouillage aucun. A lui, donc, la possibilité de transférer le morceau d’un support à l’autre, de le graver, etc. Le client pourra aussi,
évidemment, choisir de payer le titre désiré, sans se voir imposer de publicité.
25 à 30 % du catalogue accessible gratuitement
Les publicités sont personnalisées, générées par un algorithme en fonction de plusieurs paramètres, comme les souhaits de l’artiste, du label, le comportement de l’internaute sur le site, etc. Ce qui signifie que deux internautes ne
verront pas forcément la même publicité pour un même fichier téléchargé. L’artiste, lui, se voit reverser douze centimes sur chaque titre (droits Sacem inclus).‘ Les maisons de disques ont le choix, le passage au gratuit se fait titre à titre, expliquent les créateurs du site, Laurent Magnin et Olivier Reynaud. Nous négocions
actuellement. ‘ Sur les 8 000 titres aujourd’hui en vente, les fondateurs évaluent à 25 ou 30 % ceux que les labels ont accepté de proposer gratuitement, pour l’instant. Sachant que le catalogue pourrait faire,
à terme, jusqu’à trois fois sa taille actuelle.Hormis la gratuité, les fondateurs d’Airtist n’ont rien voulu changer à leur concept de MP3 non protégés. ‘ Chez nous, c’est la simplicité qui prime ; les gens viennent et repartent avec un morceau. Les
annonceurs savent que leur publicité a été vue par un internaute sur chaque téléchargement. Aujourd’hui, il n’existe que des modèles sans possession définitive des titres, ou avec des formats incompatibles ou des formats
bridés… ‘
Publicité embarquée
Le site français n’est, en effet, pas le seul à viser ce créneau de la musique gratuite contre de la publicité. D’autres projets ont déjà été médiatisés, comme SpiralFrog,
dont l’ouverture se fait attendre. On dispose de peu d’informations pour le moment, sauf qu’il s’agira d’un modèle de location. Les morceaux seront protégés et l’utilisateur devra
renouveler régulièrement ses droits d’écoute, en regardant des publicités. Vu la tournure des événements, le site prend des allures de projet mort-né.D’ici à ce qu’il se lance, une autre plate-forme sera sans doute apparue,
celle du musicien Peter Gabriel, We7.com. Le
site promet des fichiers sans DRM, gratuits et incluant une annonce publicitaire de dix secondes au maximum. La publicité sera embarquée dans le fichier, contrairement à Airtist. A lire le site, We7 a
bien conscience d’un pari risqué. Mais table sur la puissance d’attraction de la gratuité pour neutraliser les réactions de rejet.Après quatre semaine d’écoute, l’utilisateur aura la possibilité de télécharger de nouveau le morceau, toujours gratuitement et, cette fois, sans publicité. Les réfractaires à la pub peuvent aussi mettre la main au portefeuille
?” aucun prix n’est encore communiqué ?” et télécharger leur musique sans réclame.
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