Après Tours, le Finistère, Poitiers, Bordeaux et Montpellier, la communauté urbaine lyonnaise goûte, depuis septembre, aux joies de la monnaie virtuelle avec Moneo, l’un des deux projets restant en cours d’expérimentation en France. Lancée en 1997, l’aventure des porte-monnaie électroniques français a connu, jusqu’à présent, de nombreux revirements.Au départ, trois projets étaient en lice, tous gérés par des consortiums privés. Le premier, Modeus, devait également servir de titre de transport en Ile-de-France. Il s’appuyait sur une technologie sans contact, développée par une société française, ASK. Le deuxième, Moneo, lancé en octobre 1999 à Tours, repose sur la même technologie que son équivalent allemand, la Geldkarte. Enfin, lancé à la même période par le Crédit Mutuel d’Alsace, Mondex s’appuie sur Multos, l’un des premiers systèmes d’exploitation ouverts pour cartes à puce.
Moneo semble tenir la corde
La fusion des sociétés gérant Moneo et Modeus au sein de BMS (Billettique Monétique Services), le 25 juillet 2000, a entraîné l’arrêt de Modeus. Des deux expériences restantes, Moneo semble être, pour l’instant, en meilleure position pour s’imposer sur le territoire français. Soutenu par l’ensemble des banques françaises (BNP Paribas, Banque Populaire, Caisse d’Epargne, CCF, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, La Poste, et la Société Générale), la RATP, la SNCF, et France Télécom, ce porte-monnaie sera peu à peu intégré à la carte bancaire d’ici à la fin 2001. Il ne sera activé, à la demande du client, que lorsque sa ville rejoindra le projet. Cette activation devrait coûter entre 7 et 10 euros par an au particulier. Le commerçant, quant à lui, devra acheter un terminal spécialisé et payer une commission de 0,5 à 1 % par transaction réalisée, celle-ci ne pouvant dépasser 200 francs.Si, pour l’instant, dans chaque ville de test, 10 à 15 % seulement des cent mille porte-monnaie distribués ?” seuls ou sur une carte bancaire ?” sont régulièrement utilisés, BMS table sur trois millions de porte-monnaie actifs à la fin 2002 et dix millions à la fin 2004, quand tout le territoire sera couvert. L’utilisation de Moneo comme titre de transport ne devrait être possible qu’en fin 2002.
Mondex en test à Strasbourg seulement
L’avenir s’annonce moins rose pour le porte-monnaie virtuel Mondex. Le projet, soutenu par le Crédit Mutuel, est toujours ?” deux ans après son lancement ?” en phase de test dans une seule ville. Il s’agit de Strasbourg. Comme Moneo, il peut, lui aussi, s’utiliser seul ou couplé à une carte bancaire. Prévu dès le départ pour une utilisation en euros, il ne dépasse pas non plus la barre des 15 % de porte-monnaie électroniques utilisés, sans qu’aucun autre chiffre ne soit disponible depuis son inauguration. La licence Mondex (payable à la carte émise) et la participation du Crédit Mutuel à Moneo ne doivent pas beaucoup inciter la banque à développer ce projet en solitaire.
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