La stratégie“Heart of Europe “, que l’opérateur historique helvétique avait choisi de mettre en place, n’est pas payante à court terme. Construite autour de la téléphonie fixe longue distance, elle avait l’inconvénient de réclamer des investissements trop lourds tant en infrastructures qu’en marketing, sans garantir pour autant des marges suffisantes, même à long terme.Avant la fin de l’année, Swisscom revendra donc sa participation de 50 % dans Estel, la société commune de télécommunications pour la région Alsace, qu’il avait créée en 1998 avec Electricité de Strasbourg. Il prévoit également de revendre à l’électricien Energie Baden-Württenberg sa participation de 50 % dans Tesion, autre société commune de télécommunications qu’il avait fondée avec ce dernier pour le sud de l’Allemagne.La filiale milanaise Swisscom Spa s’est pour sa part mise à la recherche d’un nouveau partenaire pour le développement de nouvelles opportunités. Seule UTA Telekom AG, société commune créée pour le marché autrichien, échappe à ce plan de cessions. Elle se classe dès à présent au second rang des sociétés de télécommunications dans ce pays. Swisscom, qui en possède la moitié des actions plus une, envisage même de l’introduire en Bourse.
Séduit par le concept de MVNO
Estel n’aura recruté à ce jour que quelque 800 clients entreprises et 1 500 clients résidentiels pour un chiffre d’affaires de 9,2 millions de francs, largement inférieur aux prévisions (30 millions). Ses activités avaient démarré en retard sur le calendrier initial. Estel, de plus, n’a pas remporté la licence de boucle locale radio qu’elle avait demandée pour la région Alsace. En 1999, Swisscom avait pourtant investi 30 millions de francs dans sa filiale alsacienne, qui aurait besoin de 85 millions supplémentaires pour les trois prochaines années.Pour ses activités internationales, l’opérateur helvétique mise à présent sur les services mobiles. Sur ce terrain, son joker sera la SCS paneuropéenne Debitel, qu’il contrôle à 74 % depuis août 1999 par rachat de 58 % des actions détenues par Debis, Metro et Divaco, opération qui lui aura coûté plus de 4 millions de francs suisses au total.Debitel est la première SCS du Vieux Continent avec près 6,5 millions de clients début 2000 (8,6 millions à fin 2000) et quelque 7000 points de vente. En Allemagne, elle se classe au troisième rang des fournisseurs de services mobiles, opérateurs compris, avec près de 5 millions de clients au début de l’année (6,5 millions à la fin de l’année).On peut s’étonner que Swisscom parie à présent sur les mobiles, alors qu’il a cru devoir retirer au dernier moment sa candidature à une licence UMTS en Allemagne. Mais l’opérateur tient à garder les moyens de remporter une des 3 licences UMTS en Suisse qui, comme en Allemagne, se disputeront aux enchères. Il précise également que, pour fournir des services mobiles de nouvelle génération, il ne sera pas nécessaire d’être opérateur d’infrastructures. Il croit beaucoup au concept de MVNO (Mobile Virtual Network Operator), qu’il compte développer avec Debitel en liaison avec nombre d’autres partenaires.
Vers une organisation en holding
Fin août, Swisscom a également annoncé son intention de se transformer progressivement en une holding de sociétés opérationnelles autonomes. Cette restructuration donnera davantage de transparence. Chaque société sera tenue de se focaliser sur son métier et sera responsable de ses résultats. L’attrait de Swisscom sur le marché des capitaux et de l’emploi s’en trouvera renforcé. La division Mobile Com sera la première à devenir une société anonyme distincte.Swisscom a également vendu sa participation dans Cablecom et cessera avant fin 2001 l’exploitation de ses 4 stations terriennes de communication par satellite (www.swisscom.ch) (www.estel.fr) (www.tesion.de) (www.debitel.de).
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