Pessimiste. C’est le moins que l’on puisse dire du rapport sur l’économie du câble en France publié par l’ART (l’Autorité de régulation des télécommunications). Même si l’autorité se plait à rappeler que ‘ les
réseaux câblés occupent une place pleine et entière dans le développement du haut débit en France et constituent une technologie d’accès alternative susceptible à dynamiser la concurrence sur la boucle locale ‘, les scénarii
envisagés pour l’avenir du câble en France ne sont guère brillants.
Option numéro 1 : la consolidation du câble
Pour l’ART, ‘ l’option la plus simple consiste à rationaliser les réseaux par échange de plaques afin de favoriser le regroupement des opérateurs en grands ensembles régionaux. ‘ Si ce
scénario a l’intérêt d’être réalisable dans la réglementation actuelle, on doute de son intérêt pour les câblo-opérateurs. Si Noos peut voir d’un ?”il positif un recentrage sur l’Île-de-France, on doute que UPC par exemple soit
particulièrement enclin à abandonner son réseau francilien.Une variante à ce scénario serait la suppression des obstacles réglementaires à la fusion entre câblo-opérateurs. Aujourd’hui ces derniers sont soumis à la loi de septembre 1986 qui leur interdit de desservir sur un même plaque un
bassin de plus de 8 millions d’habitants. Mais la probable transposition de la directive européenne ‘ paquet télécoms ‘ en droit français, devrait supprimer cet obstacle législatif.Mais dès lors n’y aurait-il pas position hégémonique de France Télécom ? L’opérateur historique est non seulement l’heureux propriétaire de boucles locales dans nombre de grandes villes françaises mais il possède aussi 100 %
de France Telecom Câble, 27 % de Noos, et 70 % des prises exploitées par NC Numéricable. L’ART préconise donc la cession des réseaux mis en place lors du Plan câble aux opérateurs l’exploitant, et une sortie programmée de France Télécom
Câble.Une autre alternative pourrait être apportée par un nouvel acteur. En apportant des capitaux frais, il diluerait la part des actionnaires – et de France Telecom en particulier dans la nouvelle entité fusionnée. Encore
faut-il pouvoir trouver un prétendant au câble français ?
Option numéro 2 : la séparation des infrastructures et des services
Dans un scénario qui tient plutôt de la science-fiction, l’ART imagine la reprise des infrastructures physiques du câble par un opérateur, nouveau et unique. Certes, une telle perspective permettrait l’arrivée de nouveaux entrants,
grâce au ticket d’entrée peu élevé. Mais les opérateurs qui ont acquis des infrastructures à prix d’or, ou plus précisément leurs actionnaires sont-ils prêts à se défaire de leurs infrastructures ?
Option numéro 3 : l’érosion technologique du câble
Enfin, l’ART prévoit tout simplement la disparition des câblo-opérateurs, pris entre la forte progression du satellite et la montée en puissance de l’ADSL. Dès lors l’exploitation des réseaux reviendrait aux collectivités locales qui
pourraient ‘ organiser un appel d’offres pour en céder l’exploitation à un nouvel opérateur, soit réaffecter les capacités du réseau à des usages d’intérêt général ‘.Pour éviter un tel marasme, l’autorité de régulation préconise la cession des réseaux du Plan câble par France Télécom aux acteurs privés, la transposition rapide des textes du ‘ paquets
télécoms ‘. Des options guère brillantes pour les câblo-opérateurs, dont le chiffre d’affaires annuel cumulé de 692,9 millions en 2001, ne représente que 2 % du chiffre d’affaires global des télécommunications en
France. Mais elles s’inscrivent en droite ligne avec toute l’histoire du câble en France.Erreurs stratégiques, (un Plan câble sous-évalué, des dépenses pharaoniques pour des réseaux en fibre optique), concurrence conjoncturelle (arrivée de nouvelles chaînes hertziennes, développement du satellite), réglementation
complexe… Rien naura été épargné au câblo-opérateurs… Pas même les ennuis techniques, et les offres de services inexistantes de leurs débuts
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