Les projets de commerce électronique des entreprises, sur lesquels se fondaient les espoirs de nombreux fournisseurs, vont-ils être reportés, voire passés à la trappe, pour cause de période trouble ? Aux Etats-Unis, où le doute économique est le plus fort, le désengagement semble être commencé. Une enquête récente du magazine CIO montre que la part des investissements informatiques qui devraient être consacrés à l’e-business dans les douze prochains mois a baissé : cette part prévisionnelle était de 25 % l’été dernier ; elle n’est plus maintenant que de 14 %.Plus généralement, le ralentissement prévisionnel s’applique à l’ensemble des dépenses informatiques des entreprises américaines, qui n’augmenteraient plus que de 7 % dans les douze prochains mois, contre 19 % prévus en novembre dernier. Que va-t-il se passer en France ? On imagine assez bien les entreprises se tenant ce raisonnement simple : si la demande générale faiblit, ce n’est peut-être pas le moment d’investir dans des nouvelles infrastructures dont on s’est très bien passé jusqu’à présent. Mais qui peut prédire avec certitude comment son marché va évoluer dans les prochains mois ? Et, toutes choses égales par ailleurs, la stratégie attentiste est-elle la meilleure ?L’aspect technologique et financier de l’e-business n’est, en effet, que la partie émergée de l’iceberg que constituent les transformations profondes d’organisation que l’entreprise doit, de toute façon, opérer. Retarder ces projets, c’est manquer le départ d’une mutation inéluctable, consistant à repenser sa relation client et son mode de production. Si nous sommes – comme l’estiment beaucoup d’analystes – dans une simple phase de transition économique et technologique, alors les investissements d’aujourd’hui sont d’autant plus importants pour se préparer à affronter la concurrence de demain.Car, lorsque le redémarrage aura lieu, les bonnes places sur la grille de départ seront chères, et les coups daccélérateur violents ! Il faudra bien alors que le moteur soit prêt à réagir !
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