Qui l’eût cru ? Digital a fini par renaître de ses cendres, par l’intermédiaire d’une petite division de l’ancien constructeur Digital Equipment. Cette dernière a réussi, en septembre dernier, à gagner son indépendance en devenant Digital Networks, au terme d’un parcours tumultueux qui aura duré presque trois ans.
Une courte escale au sein de Cabletron
Quelques mois avant que Digital Equipment ait été absorbé par Compaq, au début de l’année 1998, sa branche Réseaux avait été intégrée par Cabletron Systems, fournisseur de solutions réseaux. Mais celui-ci avait entamé une restructuration, en février 2000, et décidé de scinder ses activités en quatre pôles de compétences. L’activité Digital, qui est toujours restée forte au sein de la société, n’avait cependant pas pu être intégrée dans ce nouveau conglomérat.En septembre 2000, Cabletron, devenu une holding, s’est finalement séparé de ses équipes Digital. L’unité commerciale a, heureusement, trouvé un investisseur privé, qui lui a donné la base nécessaire pour fonder une société à part entière.
Implantée à Andover, dans le Massachusetts, la nouvelle firme, baptisée Digital Networks, est dirigée par Bill Burger, directeur de l’ex-unité commerciale de Cabletron. Elle est sans doute, aujourd’hui, la seule entreprise à développer et à commercialiser des produits dûment estampillés Digital, logo utilisé sous un accord de licence avec Compaq.Digital Networks emploie cent dix personnes dans le monde, dont une cinquantaine en recherche-développement. Ses équipes ont su rester solidaires : 65 % des employés viennent de Digital Equipment, contre seulement 35 %, de Cabletron. La société s’appuie sur sa longue expérience de Digital et sur son fond de commerce existant. Elle dispose, en effet, d’une base installée de un million de serveurs Dec, de cinquante mille commutateurs MultiSwitch 900, de cent mille commutateurs Dec Hub 90, et de soixante mille routeurs Route About. Autant de clients fidèles que Digital Networks ne veut pas décevoir. “Notre positionnement est double et à long terme, affirme Sophie Vu, responsable des ventes pour la France. Nous voulons faire valoir une compétence riche d’une expérience de plus de dix ans, qui soit une alternative au tout-IP. Parallèlement, nous voulons nous ouvrir à de nouvelles technologies.” Mais l’évolution ne sera pas évidente pour cette société qui représente, à elle seule, 70 % des infrastructures en FDDI (Fiber distributed data interface) déjà en place.
Digital Networks veut renouer avec le présent
Une situation qu’elle assume et défend. “Les marchés du FDDI et des serveurs Dec sont très stables, et correspondent à des besoins précis en termes de productivité et de disponibilité”, ajoute Sophie Vu.Entre-temps, Digital Networks fait la promotion de nouvelles lignes d’équipements, avec lesquelles elle veut s’imposer sur le marché des PME et renouer avec le présent. Les prix de ces produits sont de 20 à 30 % moins élevés que les prix pratiqués sur le marché.
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