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La marque chinoise Vivo se lance en France, que vaut son premier smartphone ?

Après Huawei, OnePlus, Xiaomi, Oppo et Realme, c’est au tour de Vivo de tenter l’aventure européenne. Le sixième constructeur mondial de smartphones lance aujourd’hui quatre produits, dont le X51 5G à 799 euros. 

Vivo s’est beaucoup fait attendre. Des mois après avoir annoncé son intention d’attaquer le marché européen, le constructeur chinois débarque enfin sur le vieux continent. Il faut dire qu’entre l’annulation du MWC, le décalage de l’Euro 2020 (dont il est partenaire) et la crise mondiale liée au coronavirus, toutes les étoiles du ciel se sont alignées pour rendre son arrivée impossible. Plutôt que de se lancer dans la précipitation, le constructeur chinois a pris la décision de repousser son lancement de plusieurs mois pour faire les choses correctement.

Le voilà donc débarquer en plein mois d’octobre, au moment où tous les constructeurs de smartphones renouvellent leurs gammes pour les fêtes de fin d’année. Vivo n’est cependant pas naïf, deux mois ne lui suffiront pas pour se faire connaître France. Ce premier lancement est timide, Vivo veut surtout poser les bases avant un vrai démarrage en 2021. 

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Qui est Vivo ?

Si vous suivez assidument l’actualité des nouvelles technologies, le nom de Vivo ne vous est sans doute pas étranger. Dans le cas contraire, laissez-nous vous présenter brièvement cette très célèbre entreprise chinoise qui, avec ses 8% de parts de marché dans l’univers du smartphone, est le 6ème vendeur mondial aujourd’hui.

Fondée en 2009 à partir de la branche Communications de l’entreprise BBK Electronics, Vivo est, techniquement, une marque cousine de Oppo, OnePlus et Realme qui, elles aussi, dépendent de cet immense conglomérat. Cependant, l’entreprise jure être pleinement indépendante. Contrairement à OnePlus, qui est une filiale d’Oppo, Vivo promet que ses équipes ne sont pas en relation avec les autres membres du groupe. Difficile de confirmer ou de démentir cette affirmation, la hiérarchie de BBK Electronics a toujours été très mystérieuse. Dans tous les cas, Vivo est appuyé par un très grand groupe et dispose donc de ressources colossales. C’est ce qui lui permet d’innover. 

« Vivo est une entreprise indépendante et n’appartient à aucune société mère. Nous investissons dans nos propres ressources R&D et développement produit, et nous ne partageons avec aucune marque le développement des logiciels et du matériel. Nous avons plus de 10 000 personnes qui travaillent dans nos neuf centres de R&D en Asie et aux Etats-Unis, et nous en sommes très fiers. » nous a déclaré un porte-parole de l’entreprise. 

Counterpoint Research – En 2021, Vivo pourrait profiter de la chute de Huawei pour intégrer le top 5 selon certains analystes.

Spécialisé dans l’univers du smartphone, Vivo ne cherche pas, contrairement à Oppo, Xiaomi ou Huawei, à se diversifier dans les objets connectés. La marque chinoise s’est distinguée ces dernières années par ses concepts loufoques visant généralement à repousser les limites de la téléphonie mobile. Tous les ans, elle dévoile « l’APEX », un produit qui est au smartphone ce que le concept-car est à l’automobile. La dernière génération a par exemple abandonné les ports et les boutons pour du pur sans-fil, dispose d’un écran extrêmement immersif, d’une caméra sous l’écran et d’un zoom optique variable. Peu de ces technologies sont prêtes à être commercialisées, mais Vivo souhaite montrer de quoi il est capable. D’autres produits Vivo, comme le Nex (caméra pop-up, capteur d’empreintes sous l’écran…) et le Nex Dual Display (un smartphone avec un écran au dos), ont aussi été les premiers à tenter des expériences nouvelles. 

Paradoxalement, Vivo est une marque pragmatique. Si l’APEX se veut conceptuel, les autres produits de la marque se veulent aboutis et moins aventureux. Vivo dit avoir « la philosophie du fabricant pas pressé ». Il préfère arriver après les autres et être irréprochable. Avant d’arriver en Europe, Vivo explique par exemple avoir interrogé 9000 européens (dont 1500 Français) sur leurs attentes, histoire de ne pas lancer un produit en décalage avec le marché. Il est par exemple arrivé à la conclusion que sa surcouche FuntouchOS, qui est une copie assez vulgaire d’iOS, n’était pas adaptée à nos habitudes. C’est pour cela que les smartphones Vivo qui seront lancés en Europe utiliseront une version presque stock d’Android, avec 4 ans de mises à jour de sécurité garantis. Un choix que l’on ne peut que saluer.

Enfin, Vivo est une marque qui compte miser sur le « sponsoring » pour étendre sa notoriété. Comme Oppo à son arrivée, Vivo pense que son succès dépendra de sa capacité à être connu du plus grand nombre. Pour cela, la marque a recruté de nombreux cadres européens de Samsung et de Huawei et va progressivement intensifier sa communication. Partenaire officiel de l’Euro 2020 et de la Coupe du monde 2022, Vivo, qui utilisera le nom « Vivo Smartphone » en Europe, compte rapidement se faire connaître. Reste à répondre à une question : y a-t-il une place pour un énième challenger chinois sur le marché ? 

Le Vivo X51 5G, opération séduction 

À son lancement officiel le 30 octobre, Vivo commercialisera en France quatre smartphones. Trois d’entre eux seront assez classiques et commercialisés à des tarifs abordables, le quatrième misera sur l’innovation pour attirer l’attention des réseaux sociaux et des médias. Il s’agit du Vivo X51 5G, le premier smartphone avec un « gimbal » intégré. Pour faire simple, l’appareil photo de ce mobile est capable de se déplacer au sein de son module caméra. Cela lui permet de profiter d’une stabilisation optique sans équivalent sur le marché, sans avoir besoin d’acquérir un stabilisateur comme le DJI Osmo Mobile. 

Vivo – Le gimbal du Vivo X51 5G est une merveille de miniaturisation.

L’exploit technologie de Vivo est assez phénoménal. Le stabilisateur à trois axes du mobile tient dans seulement 363 mm2 et n’est épais que de 5 millimètres. Lorsque vous filmez avec le smartphone, un petit pictogramme au milieu de l’écran vous permet de voir la marge de mouvement autorisé. Si vous bougez de 3 degrés ou moins (contre 0,7 avec un OIS classique), la vidéo ne tremblera pas du tout. Un algorithme de stabilisation numérique permet au total de simuler une stabilisation à cinq axes. 

À l’heure de l’écriture de ces lignes, nous nous sommes contentés de jouer avec cette ultra-stabilisation dans notre laboratoire sans véritablement tester ses limites. Notre test complet de l’appareil tentera bien sûr d’en savoir plus.

Lionel Morillon / 01net.com – Le module caméra du Vivo X51 5G est très ambitieux.

Puisqu’il n’y a pas que la vidéo dans la vie, le Vivo X51 5G met aussi le paquet sur la photo. En plus d’un capteur principal de 48 Mpix (module ouvrant à f/1.6, ce qui est vraiment beaucoup), le smartphone embarque un ultra grand-angle rattaché à un capteur de 8 Mpix et deux téléobjectifs. L’un est assez classique (zoom x2) et l’autre dépend d’un module périscopique (zoom x5). Vivo pousse la polyvalence à l’extrême pour vous donner envie de lui succomber. 

Léger (181,5 grammes), le Vivo X51 5G dispose d’une fiche technique entre le milieu de gamme et le haut de gamme. C’est le processeur Snapdragon 765G qui équipe cet appareil (avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage) mais le X51 5G dispose d’un écran OLED incurvé de 6,56 pouces au taux de rafraîchissement de 90 Hz et revendique une certification de résistance à l’eau IP53. Le mobile peut se recharger en pile 1 heure selon les mesures de notre laboratoire (chargeur de 33W). Enfin, sa batterie de 4315 mAh lui a permis d’obtenir des résultats dans la moyenne à nos tests d’autonomie (14h30 à notre test de polyvalence). 

LM / 01net.com – L’écran du Vivo X51 5G n’a pas grand chose à envier à la concurrence.

Durant nos premières minutes avec l’appareil, nous avons plutôt été séduits par les efforts entrepris par Vivo pour « franciser » ses smartphones. Le Vivo X51 5G est très plaisant à utiliser et nous avons déjà hâte de le tester. Toujours est-il qu’à 799 euros, le mobile coûte assez cher. Il est difficile de lui trouver un vrai concurrent direct, peu d’appareils milieu de gamme étant aussi polyvalents en photo. Les Pixel 5 (629 euros) et OnePlus Nord (399 euros), équipés du même processeur, donnent cependant une bonne indication de ce que propose la concurrence. À un tel prix et sans processeur haut de gamme, l’appareil a intérêt à être irréprochable en photo. 

En parallèle, Vivo lancera aussi les X70, Y20s et Y11s le 30 octobre. Sur la durée, Vivo se dit convaincu que l’histoire lui donnera raison. Le marché peut encore accueillir un nouveau constructeur. Peut-être, mais tous ne survivront pas. 

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Nicolas Lellouche