Vous savez quel est le passe-temps à la mode ? Le téléwebbing ! Comme vous êtes un consommateur multimédia parfait, vous êtes capable de faire deux choses à la fois : regarder la télé et surfer sur le web. En France, un quart des internautes s’adonneraient à ce divertissement. Ce n’est pas rassurant sur la santé mentale de nos compatriotes ! C’est du zapping puissance dix. Occupez-moi les yeux mais surtout ne me prenez pas la tête. Je virevolte d’un écran à l’autre, d’une image vidéo à un clic hypertexte, tout en souriant béatement devant des infos et des sons qui me traversent le cerveau sans occuper mon âme. Surtout, que tout soit fugitif, que rien ne laisse de trace, pour que, pendant ce temps, les heures puissent glisser sur un petit nuage bleu. Imaginez ce que cela peut induire au bureau : vous ne pourrez plus décoller les gens de leur écran, car il se passe toujours quelque chose dans les galeries Farfouillette du web et de la télé réunis. Déjà que tous vos collaborateurs étaient préoccupés par la réception et l’envoi de leurs e-mails, on se demande comment, avec de tels comportements, les entreprises vont pouvoir continuer à faire du business. Le monde n’est plus qu’une vaste communauté de téléwebbeurs, sans oublier les gens pendus au téléphone, noyés dans leur WAP, plongés dans leurs SMS… Tout le monde communique avec tout le monde et plus rien ne se passe… La terre n’est plus qu’un immense écran de téléwebbing…Alors, moi, je dis, stop ! Debout les damnés téléwebbeurs de la terre ! Debout, les forçats de la faim du web ! La raison tonne en son cratère rempli de télécommandes et de souris, c’est l’éruption de boutons sur la main, de la télé faisons table rase, téléwebbeurs esclaves, debout, debout, le monde va changer de basse fréquence, zappeurs, nous ne sommes rien, humains soyons tout, c’est la butte finale, groupons-nous tout en haut de la colline et demain linternationale antitéléwebbing sera le genre humain.
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